DDD8 : L'association fait la force
Entre moyens de prévention et accompagnement, apprenons avec le Docteur Jean-François Thébaut à manier le numérique, ce « couteau suisse 3.0 » aux effets parfois indésirables.
Par Thierry Le Fur, expert en comportements numériques
Digital Detox Day 8 : associons-nous !
Dans le cadre des 3D8 (ou DDD 8 : Digital Detox Day) Thierry Le Fur, expert en comportements numériques et addictifs nous prévient des risques santé liés aux « 3 S » et « 5 S ».
► Carnet DDD8 JUIN 2021
Rappel : que sont les 3D8 (DDD 8) ?
Le 8 janvier 2018 étaient lancés les DDD 8 (devenus « 3D8 ») pour prendre un temps le 8 de chaque mois (ou le jour de cette semaine qui convient le mieux) pour améliorer et sécuriser nos pratiques numériques : au travail ou en classe, chez soi, pour soi ou ses enfants. 3D8 comme… Digital Détox Day, Droit à une Déconnexion Discernée ou comme vous voulez !
Avec le numérique : capté, captivé… capturé ?
Les avantages du numérique sont multiples et continuent à se développer : ce « couteau suisse 3.0 » de notre 3ème millénaire répond à (presque) tous nos besoins de plaisir voire d’apaisement, de facilités accrues à faibles coûts et d’immédiateté. Les réels progrès du numérique - y compris en santé - lui offre une place de plus en plus centrale. Mais sans doute trop importante et trop rapidement : nous n’avons pas eu le temps d’apprendre à en discerner au quotidien ses parts bénéfiques et de ses parts toxiques, quand nos pratiques deviennent excessives voire « chroniques et chronophages ».
Concernant la santé physique, nous nous sommes sans doute trop concentrés sur les risques perceptibles (Troubles Musculosquelettiques, vue, ouïe…) ou « ceux dont on débat » telles les problématiques d’ondes (certes bien réelles). Ainsi n’avons-nous pas trop négligé le développement de maladies à risques, d’autant plus élevé qu’elles sont moins visibles et prévisibles si une prévention active n’est pas développée ? En effet tel que le Pr Fraisse nous l’apprenait « plus une activité est captivante, moins on voit le temps passé » : et le numérique est diablement captivant ! Nous sommes capables dorénavant de passer presque tout notre temps devant l’écran selon ma formule « capté, captivé… capturé » : sans bouger, en dormant et nous alimentant mal et souvent trop stimulés.
Les « 3 S » et « 5 S » liés aux temps numériques et notre santé
Peut-être encore plus physiologiquement que psychologiquement, les « temps d’écran » excessifs et prolongés sont à hauts risques. Trop de « temps d’écran », ce ne sont pas seulement des « durées » : c’est aussi un continuum « d’overdoses » de stimuli ou une Surexcitation permanente, un Sommeil fracturé (insuffisant, décalé, fragmenté) à l’instar de biorythmes agressés, et des séquences interminables sans bouger de son écran (Sédentarité permanente). Ces « 3 S » dérivent souvent vers les « 5 S », par l’association d’un « Stress Chronique » (surtout avec les périodes Covid), et/ou Surpoids ou obésité (sédentarité, sommeil fracturé qui incite majoritairement à manger plus, plus sucré ou plus gras).
Tous les praticiens spécialistes des maladies cardiovasculaires, du diabète ou surpoids et d’oncologie (ex. cancers sein, colon, prostate) vous le diront : un ou plusieurs des « 5 S » sont des facteurs majeurs de ces maladies. Si les « 5 S » sont réunis, les risques tels les AVC sont multipliés par 10 ! En période Covid ? La quasi-totalité des personnes de moins de 65 ans atteints du Covid et admis en réanimation sont victimes d’une des comorbidités précitées : hospitalisation voire réanimation affaiblissent à leur tour tout notre système. Rassurons-nous, les risques des maladies majeures ne se développent pas en une nuit blanche derrière l’écran. Mais d’une part, une période d’un an « ancre » les mauvaises habitudes (déjà plus d’un an de Covid…), et peuvent suffire à développer une maladie, si on a des vulnérabilités ou que l’on est déjà à la limite D’autre part dès la première décennie d’hyperconnexion les risques augmentent sensiblement : n’avons-nous pas atteint pour beaucoup d’entre-nous cette première décennie, dans le contexte dorénavant très défavorable du Covid ? Pour les « télétravailleurs » cela devient souvent encore plus flagrant !
Associons-nous ! L’exemple du Dr Jean-François Thébaut
Ancien membre de la Haute Autorité de Santé et à ce titre ex-Président de la Commission d’Evaluation Economique et de Santé Publique, le Docteur Jean-François Thébaut (cardiologue) a cultivé une vision « globale » de la santé. Il met depuis en pratique ce sens de la synergie, ou de « l’association » des moyens de prévention et accompagnement : en écrivant cet article, nous avons par exemple découvert de la part de cet actuel Vice-président de la Fédération Française des Diabétiques et ancien président du Syndicat National des Cardiologues, un article « diabétiques et cardiaques, même combat ! » (Le Cardiologue – 4 février 2020). La date du 4 février 2020 ne vous interpelle pas ? Le premier décès « Covid » en France eu lieu à peine 10 jours plus tard. Rapidement les réanimations et mortalités des moins de 65 ans se sont avérées majoritairement liées aux comorbidités du diabète et surpoids, des maladies cardiovasculaires ou cancers. C’est ce qui se nomme avoir de l’intuition, quant à la nécessité « d’associer » ces efforts et moyens !
Ce n’est sans doute pas un hasard si le Dr Jean-François Thébaut a répondu « présent » pour ce 3D8.
En développant une éducation et culture des bonnes pratiques de vie digitale et globale avec un ‘’outil’’ comme la sensibilisation permanente des « 3 D8 », nous ne différencions pas santé physique et mentale : « Mens sana in corpore sano » ou « un esprit sain un corps dans sain » ET réciproquement n’a jamais fait autant sens. Les « portes d’entrée » doivent être multiples et « associées » pour donner le plus de chance à chacun : en santé physique on peut « entrer » par les bonnes pratiques numériques des « 3D8 » qui invite… à connaitre les savoirs des diabétiques (ex. en bonne alimentation), qui à leur tour invitent à mieux déconnecter (en mangeant déconnecter on sait mieux que l’on mange, la satiété arrive plus vite… et on mange moins). Décidément les « associations » ont bien des vertus : entre le corps et l’esprit, entre les personnes (intelligence collective), les parties prenantes en entreprise (QVT, DRH, SST, IRP) et les organismes (fédération, association à but non lucratif) ! Et pour notre santé et bien-être la Fédération Française des Diabétiques nous offre un parcours estival à découvrir (p. 7 du carnet ci-joint) !