Conditions de travail, un bilan par métiers
Les cadres des transports, de la logistique ou de l'hôtellerie restauration cumulent des conditions difficiles.
Le Conseil d’analyse stratégique a étudié plusieurs années d’enquête de la Dares sur les conditions de travail (définies comme ‘’les diverses dimensions des situations concrètes en lien avec l’organisation du travail’’). L’objectif est de mieux comprendre les situations de travail par métiers depuis le milieu des années 2000 : conditions physiques (contraintes, nuisances et risques professionnels), horaires de travail (durée, organisation…), rythmes, marges de manœuvre et charge émotionnelle (tensions avec le public ou les collègues, isolement ou entraide dans le travail). L’étude examine également l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC) ainsi que le positionnement des métiers au regard de différentes formes d’organisation du travail.
Des marges de manoeuvre en diminution constante
Si certains métiers se distinguent par des conditions difficiles, certaines familles professionnelles bénéficient de conditions de travail relativement favorables : ingénieurs et cadres techniques de l’industrie, métiers de la gestion et de l’administration des entreprises, métiers de l’informatique et des télécommunications, études, recherche, métiers de la banque et des assurances ou agents de l’administration publique occupant des fonctions administratives. Il ne s’agit pas de gommer les difficultés de ces actifs (disponibilité, stress, contraintes horaires…) mais de souligner que les contraintes physiques, de nuisances et de risques se sont plus accrues pour d’autres métiers. Certains métiers de cadres cumulent ainsi des conditions difficiles : cadres des transports, de la logistique et navigants de l'aviation, cadres d'hôtels et de la restauration, notamment. Et beaucoup de cadres et ingénieurs, tous secteurs confondus, subissent des contraintes cervicales.
Côté TIC, utilisées par plus de 60% des actifs occupés, les métiers les plus utilisateurs restent sans surprise ceux des ingénieurs et techniciens de l’informatique, des cadres de la banque et des assurances, des personnels de la recherche et des études, des cadres de l’administration publique. Un certain nombre de cadres, qui ont certes un travail complexe et utilisent généralement beaucoup les TIC, passent la moitié de leur journée à lire et écrire… Côté organisation du travail, la forme ‘’apprenante’’ regroupe pour l’essentiel des métiers de cadres et de professions intermédiaires.
Si les métiers dans lesquels les travailleurs déclarent le plus de marges de manoeuvre sont des métiers qualifiés (cadres techniques et ingénieurs de l’industrie, les ingénieurs de l’informatique et des télécommunications, les personnels d’étude et de recherche et les cadres commerciaux et technico-commerciaux), l’étude souligne que leurs marges de manoeuvre ont eu tendance à diminuer : ‘’De plus en plus de personnes dans presque tous les métiers déclaraient recevoir des indications précises ‘’pour effectuer leur travail sans pouvoir choisir eux-mêmes la méthode. Ils sont de plus en plus nombreux à ne pas être autorisés à régler les incidents eux-mêmes, sauf dans certains cas précis. On peut noter que, globalement, les cadres ne sont pas épargnés par cet accroissement de l’encadrement de leur travail’’ plaide le CAS. Comme le fait souvent la CFDT Cadres.
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