Stress et conditions de travail

*(597 cadres du secteur privé, 203 cadres du secteur public hors enseignants) : 569 cadres managers, 231 cadres non-managers).

1. Les cadres en 2023 : état d’esprit et perception de l’évolution de la qualité de vie au travail

Un état d’esprit des cadres empreint, en premier lieu, de satisfaction et de confiance vis-à-vis la qualité de vie au travail. Ils se disent néanmoins fatigués, et c’est d’autant plus le cas pour les cadres non-managers. En effet, une majorité de cadres dit connaître des périodes de surcharge de travail et près d’un sur deux  régulièrement. A noter qu’une majorité de cadres du secteur public se dit en surcharge régulière. Ainsi les cadres font un constat pessimiste de l’évolution de la qualité de vie au travail : plus de la moitié des cadres considère qu’elle s’est dégradée ou est restée la même depuis ces 3 dernières années. Un tiers des cadres seulement a vu sa qualité de vie au travail s’améliorer. Dans le détail, la qualité de vie au travail s’est davantage dégradée pour les femmes, les plus de 50 ans, les cadres non-manager et surtout pour ceux des administrations publiques, de santé et d’action sociale.

2. Le collectif de travail : organisation du travail et management de proximité

Les cadres expriment le sentiment d’être soutenus par leur manager direct et des fonctions supports de l’entreprise, mais les directions des entreprises ou administrations sont jugées peu soutenantes et notamment par les non-managers : près d’un sur deux ne se sent pas appuyé par elles. Un cadre sur deux ne s’estime également pas appuyé par les services RH ou les instances de représentation. Aussi on constate une perception très différenciée entre managers et non-managers sur les moyens dont disposent les managers de proximité pour accomplir leur mission d’encadrement. Si les cadres non-managers sont sceptiques sur les moyens alloués aux cadres managers pour réaliser cette mission, ces derniers font état de moyens suffisants qui leurs seraient donnés. Mais dans le même temps ils expriment très majoritairement accomplir trop de tâches annexes à leurs fonctions principales.

3. Le quotidien des cadres : conditions de travail, charge de travail et connexion

Au quotidien, si l’autonomie dans la gestion de son temps, les moments pour discuter de leur travail et l’offre de formation suffisante et adaptée sont une réalité pour les cadres. Ils sont dans le même temps près d’un sur deux à considérer qu’ils ne disposent pas de ressources financières et humaines suffisantes pour accomplir leurs missions et ils ne se sentent pas non plus accompagnés dans la gestion et le suivi de leur carrière. Si les réunions d’équipe restent le meilleur endroit pour « parler travail », les temps informels en face à face sont également des espaces fortement privilégiés pour ces discussions.

A noter que les espaces virtuels de discussion, ne sont pas désignés comme de bons supports pour « parler travail ». Une majorité de cadres se déconnecte ou tente de se déconnecter pendant les temps de repos ou de pause, même si cela s’avère difficile pour un tiers d’entre eux y compris les week-ends et en vacances. Le moment du déjeuner est le moment de pause le plus « connecté » au travail. En résonance avec les difficultés qu’ils pointent, les cadres concluent que l’évaluation de la charge de travail, l’amélioration des conditions de travail sur site, la prévention des risques psycho-sociaux et le renforcement de l’accompagnement individuel dans la gestion de la carrière sont les sujets prioritaires à traiter dans le cadre des négociations sur la qualité de vie au travail.

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