Retraites complémentaires : quels impacts pour les cadres ?
La CFDT signe l’accord sur les retraites complémentaires Agirc-Arrco. Tracts et argumentaire.
La pérennisation de l’AGFF jusqu’en 2018
L’Association pour la Gestion du Fonds de Financement permet le financement des retraites complémentaires à l’âge légal de la retraite sans décote après une carrière complète. La prorogation de l’AGFF jusqu’au 31 décembre 2018 est une mesure positive saluée par toutes les organisations qui en avaient fait la demande pour sortir de la précarité actuelle, évitant une perte de 22% au maximum de leur montant de pension, des personnes liquidant leur retraite après le 30 juin 2011. Cette mesure concerne tous les futurs bénéficiaires, cadres et non-cadres.
L’arrêt de la baisse des taux de rendement des régimes
Les mesures contenues dans l’accord ne résolvent pas les problèmes de déficit des régimes, elles les corrigent. Une augmentation des ressources par une augmentation des cotisations a été catégoriquement refusée par le Medef. Dans ce contexte difficile d’équilibre économique des régimes, celui de l’Agirc étant le plus déficitaire, les négociateurs ont toutefois retenu une mesure de stabilisation des taux de rendements des deux régimes jusqu’en 2015, enrayant ainsi 15 années de baisse de ces taux. Tous les cadres en activité bénéficient de cette mesure, car ils cotisent aussi à l’Arrco pour la part de leur salaire inférieure à 2 946 euros par mois. L’effort demandé en 2011 aux retraités cadres concerne la seule part Agirc de leur pension complémentaire.
Les droits familiaux plus justes
La CFDT ne s’était pas prononcée pour un plafond mais pour un plancher afin d’élargir le nombre de bénéficiaires, garantir un montant minimal et réduire les inégalités entre hommes et femmes. Cette proposition n’a pas été retenue par la délégation patronale qui souhaitait en rester à une enveloppe financière constante. Après tergiversation, elle a finalement proposé 10% d’augmentation des majorations familiales pour les parents de 3 enfants et plus, soit un passage de 5 à 10% en Arrco et de 8% à 10% en Agirc. Les cadres qui bénéficient de l’Arrco et de l’Agirc sont donc majoritairement gagnants avec ces mesures nouvelles. De même, les cadres qui ont un enfant à charge au moment de leur retraite bénéficieront d’une majoration de pension à l’Agirc en plus de celle de l’Arrco. Le plafonnement de ces majorations fixées à hauteur de 1 000 euros par régime ne pénalisera que certains cadres aux revenus les plus élevés.
L'arrimage Agirc-Arrco indispensable
La CFDT s’est exprimée pour un arrimage plus fort entre les deux régimes Agirc et Arrco dans des conditions plus transparentes qu’aujourd’hui, en harmonisant certaines règles. Cet arrimage est déjà une réalité depuis la mise en place du régime unique Arrco et la création en 2001 du Groupement d’intérêt économique (GIE) Agirc-Arrco. A l’horizon 2018, les simulations effectuées pour les régimes de retraites complémentaires mettent en exergue un déficit cumulé de 11 milliards d’euros : excédent de 5,7 milliards d’euros pour l’Arrco et 0,6 milliards d’euros pour l’AGFF, contre un déficit de 17,3 milliards d’euros pour l’Agirc. Sans changement de cap, c’est l’Arrco qui devra venir massivement en aide à l’Agirc, comme elle le fait déjà pour permettre à l’Agirc de continuer à verser ses prestations.
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