France Télécom et le travail en débat
Le système de management imposé est aussi celui de nombreuses autres entreprises et administrations.
Paroles de cadres : « les décisions se prennent sans nous », « on nous empêche d’être productif », « tout est pour l’actionnaire », « il n'y a plus aucune marge de manœuvre pour nous »... Dans un article paru mi-2009, les témoignages de nos enquêtes de proximité se recoupent pour dénoncer les systèmes de management imposé. Nous analysions comment celui-ci il peut se résumer à France Télécom : un système très centralisé de décision qui laisse de très nombreux cadres démunis, non partie prenante des décisions et sous employés par rapport à leurs compétences, un système très axé sur la rentabilité redistribuée à l’actionnaire, des conditions de travail en open space qui déshumanisent et un temps considérable consacré au reporting permanent, des inégalités croissantes génératrices de sentiments d’injustice profonde (entre autres, la question des rémunérations des dirigeants).
Nous pouvions dégager deux enseignements majeurs de cette situation qui est aussi celle de nombreuses autres entreprises et administrations, pour ce qui concerne plus particulièrement les cadres : la césure entre dirigeants et salariés. Ce sont les systèmes de management, d’organisation du travail et les rouages de l’entreprise qu’il faut dénoncer, avant de s’en prendre au management. Il faut bien distinguer les cadres manageurs des dirigeants et patrons. Les cadres, de part leur responsabilité professionnelle - on pourrait dire leur engagement professionnel - sont toujours très attachés à leur travail, à la qualité de celui-ci. Ils ne demandent rien d’autre parfois que de travailler dans de bonnes conditions. C’est cela leur exigence. C’est çà le travail décent pour eux, et ce travail là est de plus en plus empêché, de plus en plus contraint, de plus en plus impossible. Le débat continue.
Sur le même sujet
Risques psychosociaux : agir avec les managers