Rémunération des dirigeants : les cadres demandent des comptes
L’opacité et l’ampleur des rémunérations patronales illustre le véritable fossé qui s’est creusé entre cadres et dirigeants.
Pour un autre partage des profits
Depuis le milieu des années 90, les écarts salariaux se sont considérablement accrus. La part redistribuée aux salaires a profité pour trois quarts aux plus hauts revenus de l’entreprise. A l’opposé, 80% des salariés des classes moyennes ont subi une stagnation, voire une baisse de leur rémunération. Les rémunérations des dirigeants, l’opacité des critères de leur attribution sont à la base des abus et des dérives actuelles. La tentative de moraliser le système ne produit pas de résultats. Et c’est l’absence de contrepouvoir réel et de contrôle qui sont à l’origine des abus : les patrons sont juges et partie. Comment croire à une autorégulation du système ?
Pour la transparence et le contrôle des rémunérations des dirigeants
Le débat public est focalisé sur la question des bonus et des traders, pour faire échouer toute tentative de réguler la rémunération des dirigeants et de refonder le système de gouvernance d’entreprise. Les critères de la rémunération des patrons ne peuvent uniquement être décidés au sein des conseils d’administration ou des comités de rémunération qui, tels qu’ils sont composés aujourd’hui, ne peuvent pas jouer un vrai rôle de contrepouvoir et de contrôle. De plus, les rémunérations doivent tenir compte d’indicateurs de performances socialement responsables. Ces éléments doivent être transparents et connus à tous les niveaux de l’entreprise. Les représentants des salariés sont partie prenante et garants d’une bonne gestion. Enfin, les comportements irresponsables de la part des cadres dirigeants doivent être sanctionnés à la hauteur des erreurs commises. Un salarié qui commet une faute n’en paye t-il pas les conséquences ?
Pour une meilleure répartition des richesses et une réduction des inégalités, la CFDT Cadres exige une
négociation annuelle obligatoire avec les représentants des salariés dans l’entreprise :
· sur les politiques de redistribution des profits,
· sur les critères de rémunération des dirigeants.
Touchés par la crise et par l’intensification du travail. Les cadres sont victimes de licenciement et la question de l’emploi redevient primordiale. Ils sont désormais plus nombreux à perdre leur emploi qu’à sortir du chômage. Parallèlement, les augmentations de salaire sont ténues et toutes les formules de rémunération variable sont en importante baisse. Salariés à part entière, les cadres font également face à une organisation du travail qui privilégie l’individualisation à outrance, première cause du stress.