Salaire et participation

Participation des salariés et performance sociale

27 jan 2011

Lorsque le Centre d'analyse stratégique plaide pour la culture participative... Prêts pour changer la gouvernance ?


« Participation des salariés et performance sociale : de nouveaux enjeux pour les entreprises françaises dans un contexte de sortie de crise », l’analyse du Centre d’analyse stratégique (CAS, ex-Commissariat général du Plan). Dernière ce titre trop ambitieux, un indicateur unique de performance sociale, une absence de suivi dans la durée et l’utilisation de données anciennes.

Nous garderons les quatre dimensions participatives explorées et qui sont intéressantes :

  1. Les dispositifs collectifs de participation aux résultats de l’entreprise,
  2. Les formes d’autonomie dans le travail : management par objectifs et subsidiarité,
  3. La communication et la délibération entre employeurs et salariés, qu’elles soient directe ou indirecte,
  4. Le dialogue social et la représentation des salariés dans les Conseils d’administration.

Sur la base de données statistiques illustrant des pratiques ou mesures sociales propres à chaque dimension, les auteurs mettent en avant leur « effet » sur la performance sociale de l’entreprise au seul filtre de l’évolution de l’absentéisme des salariés.

Les liens entre certaines de ces dimensions sont explorées pour savoir si leurs mises en œuvre conjointes se renforcent au regard de l’indicateur d’absentéisme (seul indicateur social utilisé). Ainsi sont explorés les liens entre les dispositifs de participation aux résultats et les autres dimensions. A cette aune, c’est instructif : la mise en place seule d’un plan d’épargne d’entreprise (PEE) aurait  un impact positif sur la baisse de l’absentéisme (27 %) quand le dispositif d’intéressement n’en a pas. Couplé avec « l’autonomie horizontale » (le management par objectif) la baisse serait de 68 % !

On pourra lire par ailleurs que l’actionnariat salarié est un atout social mais seulement quand il s’accompagne d’une représentation dans les grandes instances décisionnelles ; que les outils de communication n’ont d’efficacité sur l’absentéisme que lorsqu’ils sont accompagnés d’incitations financières ; et que le dialogue social est une condition nécessaire mais pas suffisante. Voilà qui est intéressant.

Reste que le CAS élude les liens entre :

  • Les formes d’autonomie et les formes de communication : l’organisation même du travail est elle un objet de discussion collective ?
  • Le dialogue social et les formes d’autonomie, notamment la délibération sur les objectifs et leurs critères d’évaluation,
  • Les formes de communication et le dialogue social : places respectives de la ligne managériale et des représentants du personnel.

Ses propositions sur la mise en œuvre de mesures de promotion d’une plus grande « culture participative » demeurent à creuser. Enfin, sur l’efficacité de l’actionnariat salarié, on notera que les rédacteurs n’envisagent pas une représentation organisée par les organisations syndicales  dans les Conseils d’administration. Pour changer la gouvernance des entreprises, le chemin est encore long et semé d’incertitudes.