Lancement d’un « laboratoire » sur le digital, les relations sociales et le management
À l’initiative de la SNCF et de la CFDT Cadres est mis en place, depuis le 14 avril 2016, un groupe de réflexion sur la digitalisation, le management et les relations sociales.
Parce qu’il est d’abord un fait de société, le numérique bouleverse les équilibres et les usages : sociaux, économiques et au sein même des entreprises. Il raccourcit les distances, contracte le temps et rend accessible à tous ce qui n’était auparavant que la prérogative de certains. Ainsi, parce qu’il permet un fonctionnement « en boucle courte », le numérique tend à redéfinir la pratique de ceux qui ont historiquement joué un rôle d’interface dans l’entreprise : les managers et les représentants du personnel.
En effet, les uns comme les autres ont un rôle essentiel de régulation de l’entreprise dont le digital redéfinit la nature et les conditions d’exercice. En cela, il présente l’opportunité d’établir un dialogue professionnel modernisé, fondé sur les vraies attentes des salariés et sur leurs préoccupations à court et moyen termes : la recherche du bon équilibre économique et social passe sans doute par la capacité des managers, comme des représentants du personnel à comprendre les évolutions de ces attentes et à poser les bons débats ; dans ce contexte, le digital constitue un outil puissant.
Ainsi, au-delà de son impact sur le modèle de business de l’entreprise ou sur sa relation clients, la révolution numérique questionne la capacité des managers et représentants du personnel à s’approprier de nouveaux outils pour repenser leurs pratiques et leurs manières d’interagir avec les salariés. Cette question sera sans doute demain au cœur de leur légitimité.
Compte tenu de leurs enjeux, il apparait donc intéressant de creuser ces sujets avec un angle d’attaque « terrain ». Pour mener cette réflexion, Bénédicte Tilloy, Secrétaire générale et DRH de SNCF Réseau, et de Jean-Paul Bouchet, Secrétaire général de la CFDT Cadres, ont fait appel à deux experts, Nicolas Colin et Dominique-Jean Chertier afin d’échanger sur l’impact du digital sur les relations sociales et de dessiner des premières tendances.
Pour donner un tour concret à cette initiative et aborder la question par les usages, ces experts ont proposé la constitution d’un « Laboratoire » qui accueillera les travaux d’une centaine de managers et de représentants du personnel, tous volontaires et appartenant à des entreprises aux problématiques et secteurs d’activité différents. Constitué à parts égales de managers et de représentants du personnel, le laboratoire se réunira sur 2 séances à Sciences Po à Paris.
Ce laboratoire permettra d’une part de revenir à ce qui fait l’essence des rôles de manager et de représentant du personnel et de cartographier leur activité. Puis, avec la contribution des experts de Sciences Po qui donneront une vision prospective des impacts du numérique, les travaux permettront aux participants de dessiner les contours de leurs pratiques et de leurs interactions en se projetant dans une entreprise digitalisée. Le Lab se nourrira ainsi de l’expérience de chacun de ses membres, pour comprendre comment la révolution des usages peut redéfinir le rôle des managers et des représentants du personnel et renouveler le dialogue professionnel dans le sens d’une plus grande proximité avec les attentes des salariés.
A noter ici que le laboratoire n’a pas vocation à aborder des sujets trop polémiques qui font l’actualité comme la refonte du droit du travail. Il est en revanche un espace innovant de réflexion et d’action, au plus près aux réalités de terrain.
A l’issue de la deuxième journée du Laboratoire, (soit le 24 avril à partir de 17h00 environ), une conférence débat clôturera les travaux et permettra aux participants de présenter leurs productions à un panel d’experts de Sciences Po, du monde de l’entreprise et des relations sociales. Ce moment sera l’occasion de promouvoir une initiative qui doit permettre de proposer des expérimentations concrètes et des pistes de renouveau du dialogue social.
Pour la CFDT Cadres, ce Laboratoire est une opportunité permettant d’établir par la suite de nouveau espace de dialogue où s’exprime les usages, les besoins de « terrain » ; Des nouveaux espaces au cœur des entreprises qui permettent d’appréhender l’espace de dialogue professionnel au sens du collectif de travail, de favoriser la pédagogie, la sensibilisation, la formation des managers en management des équilibres et d’organiser l’articulation « collectifs salariés » et IRP pour faire l’inventaire des bons usages.