Labels alimentaires et développement durable : une étude 'Le Basic'
Sociétaire du Bureau d’Analyse Sociétale pour une Information Citoyenne, la CFDT Cadres vous propose la lecture de la dernière étude de la SCIC le Basic.
depuis lebasic.com, publication du 28 septembre 2021
Comme nous sommes tous concernés par la qualité environnementale de notre alimentation (ou de plus en plus nombreux), nous sommes ravis de vous informer de la publication de la nouvelle étude du cabinet LE BASIC sur la durabilité des labels alimentaires menée en partenariat avec Greenpeace France et le WWF France.
Le Basic a développé une méthodologie innovante qui permet d’évaluer les impacts sociaux, économiques et environnementaux des démarches de durabilité dans le domaine alimentaire. Basée sur un travail de revue de littérature, elle prend en compte les cahiers des charges qui influent plus ou moins fortement sur les modes de production, ainsi que les actions annexes aux cahiers des charges ou induites par ces derniers. Elle s’appuie également sur des entretiens avec les acteurs des démarches pour comprendre leurs intentions, ainsi que sur une modélisation des liens entre les différents effets des démarches et les enjeux de durabilité liés à l’alimentation.
Des résultats différents suivant les démarches
L'étude apporte des informations précises et vérifiées sur les potentiels d’impact de 11 démarches et 15 filières étudiées sur un large panel de problématiques environnementales (impacts sur le climat, la biodiversité…) et socio-économiques (bien-être animal, impact sur la santé humaine…) associées à l’alimentation, pour permettre aux consommateurs et aux décideurs publics de choisir les labels alimentaires en connaissance de cause.
Trois familles de démarches ont pu être distinguées parmi les onze étudiées :
- Les démarches partageant le socle de la certification environnementale, en l’occurrence Agri Confiance, Zéro Résidus de Pesticides et la certification Haute Valeur Environnementale (HVE), ont les effets positifs les plus faibles et les moins avérés des démarches étudiées, quand bien même elles revendiquent parfois un impact large et important.
- Les démarches partageant le socle de l’agriculture biologique (AB, Bio Equitable en France, etc.) sont liées à des bénéfices socio-économiques et environnementaux forts et avérés.
- Les démarches définies filière par filière (Bleu-Blanc-Cœur, Label Rouge, AOP etc.) sont, quant à elles, liées à des bénéfices très variés selon les cahiers des charges et filières, ce qui peut créer de la confusion pour les consommateurs.
L’étude montre notamment que certaines démarches alimentaires ont des bénéfices socio-économiques et environnementaux sensiblement différents des intentions affichées.
Pour accéder aux résultats complets de l'évaluation, c’est par ici.
Les labels, un sujet politique
Enfin, cette étude permet d’enrichir les débats techniques et politiques autour des labels alimentaires, du cadre législatif et réglementaire associé, ainsi que des formes de soutien qui peuvent leur être accordées.
Ainsi, Greenpeace et le WWF formulent les recommandations suivantes, à destination des responsables publics :
- Réviser les cahiers des charges des démarches éligibles aux soutiens publics, par l’intégration d’un socle minimal de critères environnementaux (liés à la biodiversité et au climat) et socio-économiques (apparentés au revenu des producteurs, à la santé humaine, au bien-être animal).
- Conditionner le soutien public aux impacts des démarches et non à leurs intentions affichées. En conséquence, il convient de suspendre le soutien public à la certification Haute Valeur Environnementale (HVE) tant que le cahier des charges n’a pas été révisé, mais aussi de revoir les démarches identifiées comme “durables” dans la loi EGalim.
+ d'infos
Le rapport de la recherche et l'annexe méthodologique (lebasic.com)
Labels alimentaires : une nouvelle grille d'analyse pour y voir plus clair (lebasic.com)