Un congrès à Saint-Malo en juin 2017
Par Jean-Claude Barboul, secrétaire général de la CFDT Cadres.
La cité corsaire accueillera du 14 au 16 juin 2017 le 15e congrès de la CFDT Cadres.
Au-delà de l’exercice statutaire pour tout syndicat CFDT c’est l’occasion de jeter un œil sur la période écoulée et de fixer un cap pour les quatre années à venir. Le Bureau national de la CFDT Cadres a validé les textes qui seront soumis au congrès. Au terme d’un travail démarré il y a presque un an la CFDT Cadres propose de valider l’activité passée et de s’engager sur plusieurs thèmes.
Tout d’abord c’est une organisation fière de son bilan qui se présentera au congrès, la période a été faste en évolution pour les cadres sur plusieurs plans :
Nous avons poursuivi la mise en visibilité de l’action de la CFDT Cadres : édition de Manager sans se renier et du guide du manager, appui revendicatif aux équipes, participation remarquée aux événements fédéraux et régionaux, appui aux campagnes élections Fonction publique et TPE, participation aux campagnes électorales dans les entreprises et administrations, publication du manifeste pour les droits et garanties attachés à la fonction cadre.
Les questions de l’organisation et des conditions du travail ont été au premier plan ; que ce soit sur les questions de management, de temps de travail ou de gouvernance d’entreprise nous avons pu porter des revendications pour certaines anciennes comme le droit à la déconnexion ou le droit d’alerte, pour d’autres plus récentes comme le télétravail.
La mandature a été aussi l’occasion de poursuivre un engagement paritaire important dans la retraite (Agirc), l’emploi (APEC) ou formation (CTI – Commission des Titres d’Ingénieurs) couplé à une activité intense au niveau de l’Observatoire des Cadres et d’un engagement nouveau dans la formation avec le CREFAC.
En matière de communication, la rénovation du site internet, la mise en ligne de la revue et la réalisation d’un événement pour fêter les 70 ans de la revue ont conclu une mandature fertile.
L’activité au niveau international a été aussi soutenue tant sur le plan mondial qu’européen.
Au niveau du développement de la CFDT, une progression des adhérents impressionnante (+33% sur la mandature) signe d’un intérêt certain des cadres pour la CFDT dans un contexte de syndicalisme bashing (mot qui désigne en anglais le fait de frapper violemment, d'infliger une raclée ; c’est l’art de se défouler en dénigrant quelqu’un ou quelque chose) peu favorable. Enfin, l’expérimentation sur la pré-adhésion sera transformée en activité pérenne au niveau confédéral.
Pour ce qui est de l’avenir, la CFDT Cadres propose de se focaliser sur 4 points :
Tout d‘abord une lecture des évolutions sociétales et économiques qui impactent les cadres. Les mutations de l‘emploi font que le CDI et le temps plein ne sont plus l’unique horizon. Constat est fait que les cadres aspirent à plus, de coopération et de reconnaissance alors que les entreprises sont toujours de plus en plus prescriptrices. Alors que nous mettons en œuvre des droits collectifs (CPA, droit à la déconnexion, droit d’alerte, etc…) le besoin d’accompagnement par des appuis professionnels personnalisés est un enjeu pour le syndicalisme porté par la CFDT.
Sur un second plan plus revendicatif, il reste primordial de revaloriser l’évaluation transparente de l’activité et de réguler la transformation numérique. Sur le temps de travail, nos revendications pour un droit à la déconnexion ont trouvé une sortie législative ; il reste néanmoins à décliner ce droit au plus près des réalités des salariés.
Ce qui était une revendication devient un devoir tant la question du temps de travail dans sa mesure mais surtout dans la quantification de la charge de travail est un enjeu. La charge de travail, l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle, la question de la reconnaissance de nouvelles pénibilités, le travail sur l’égalité professionnelle occuperont la mandature. Enfin, dans le droit fil de nos travaux précédents, nous devons approfondir et mutualiser notre expertise sur le travail, le management et les relations sociales.
Sur le plan de la syndicalisation, nous pouvons présenter un bilan flatteur.
La poursuite de cette dynamique doit nous engager à changer de braquet. Chacun doit pouvoir être accueilli et bénéficier du soutien de la CFDT. L’accueil des jeunes professionnels, l’accompagnement des parcours professionnels des cadres sont des axes majeurs de notre politique de services aux adhérents et de fidélisation. Pour ce faire, une offre de formation cohérente et un réseau de référents cadres sont indispensables. Nos actions sur la formation des équipes syndicales, en particulier sur les campagnes électorales, mais aussi sur la structuration des campagnes de syndicalisation doivent être démultipliées.
Enfin sur un plan plus interne, c’est une CFDT Cadres encore plus au service de la CFDT et de ses organisations que nous souhaitons. Cela passe par le renforcement de la coopération entre la CFDT Cadres et les structures fédératives en privilégiant la co-construction des revendications. La question des professionnels autonomes et isolés revient sur le devant de la scène. Fort de plusieurs dizaines d’années de réflexions et d’actions sur ce sujet, nous devons accompagner les structures sur l’accueil et la construction de revendications sur les professionnels autonomes.
Enfin la capitalisation des actions issues de notre engagement international doit être renforcée.
Le congrès de la CFDT Cadres sera aussi l’occasion de renouveler notre Bureau national, de remercier les partants et d’accueillir les nouveaux membres. Le congrès aura l’honneur d’accueillir Laurent Berger, Secrétaire général de la CFDT, des représentants des délégations syndicales européennes et mondiales ainsi que les responsables d’organismes paritaires dans lesquels nous portons nos revendications.
Texte soumis au Congrès :