Salaire et participation

Les salaires du secteur public : où en sommes-nous ?

22 nov 2010

Le salaire moyen par tête qui prend en compte l’ensemble de la rémunération, en particulier les primes et autres intéressements représente dans la fonction publique notamment d’Etat, presque 14% de la rémunération des fonctionnaires.


Ce pourcentage avoisine celui du secteur privé. Si les salaires des administrations publiques ont ralenti en 2009, ils ont néanmoins rebondi grâce au reflux de l’inflation (+1,9% après – 0,6% en 2008). En 2008, selon l'Insee (Portrait social 2010), pour un poste à temps complet en métropole, le salaire annuel net moyen pour un cadre dans la Fonction publique d’Etat est de 31 050 euros, de 37 400 euros pour la fonction publique territoriale et de 56 940 euros pour la fonction publique hospitalière. 63% des salariés sont cadres dans la Fonction publique d’Etat alors que ce n’est le cas que de 10% d’entre eux dans le secteur hospitalier public et de 8% dans la fonction publique territoriale. Les salaires annuels nets moyens sont donc plus élevés pour les cadres du secteur hospitalier public.

Néanmoins, ces écarts de salaires moyens des cadres entre les trois fonctions publiques sont délicats à expliquer puisque certaines professions sont propres à l’une des fonctions publiques et ne se retrouvent pas dans les deux autres. C’est le cas des professeurs qui appartiennent à la Fonction publique d’Etat et les médecins essentiellement au secteur hospitalier public.  Mais, quelle que soit la Fonction publique considérée, les salaires des femmes cadres sont nettement inférieurs à ceux des hommes. Dans le secteur public hospitalier, l’écart salarial entre hommes et femmes atteint 28% soit un niveau supérieur à celui observé dans le secteur privé mais 22% des hommes sont des cadres contre seulement 6% de femmes. Dans les fonctions publiques d’Etat et territoriale, les écarts entre hommes et femmes sont un peu moins marqués, 23% pour la FPE et 21% pour la FPT.

Sur la question de la rémunération, le gel du point d’indice par le gouvernement a provoqué une grogne salariale qui gagne progressivement les cadres publics aujourd’hui. Une majorité d’entre eux juge injustifiée cette décision au regard du travail et de l’investissement fournis. Et l’enjeu de l’introduction d’une part variable liée au mérite suscite de vives réactions. Beaucoup dénonce l’insuffisance de la rémunération de base au profit d’une part de plus en plus excessive et opaque des primes. Tous souhaitent que l’augmentation de la part variable de la rémunération soit accompagnée d’un dispositif d’encadrement rigoureux et fiable. Si actuellement, de nombreux signes d’un réel malaise sont constatés par les cadres dans les fonctions publiques, ce malaise se reflète avec la même acuité dans la question des salaires, une nette majorité d’entre eux déclare en effet pouvoir gagner davantage dans le secteur privé à responsabilité équivalente.