La fiscalité contre la compétitivité ?
Agir collectivement au-delà de ce que cela coûte à court terme...
Qu’est-ce que la compétitivité ? Le dictionnaire économique évoque l’idée de ''rechercher ensemble'' (origine latine ''competere''), soulignant ainsi l’attitude à affronter collectivement des situations de concurrence. La compétitivité des entreprises représente ses performances à long terme. On l’oublie souvent. Au-delà des critères traditionnels (prix, qualité, coût), les déterminants de la compétitivité s’étendent au management et à la qualité de la gestion. La compétitivité hors-coût est moins visible que le coût du travail ou le prix de vente d’un produit. Mais elle joue un rôle essentiel dans la performance globale. Elle repose sur la capacité d'innovation et l'amélioration constante de la productivité et de la qualité. Cette compétitivité par l'innovation peut concerner aussi un bassin économique, en concurrence par rapport à d'autres, d'où les politiques visant à constituer ou renforcer des pôles de compétitivité.
Pour la CFDT, il faut engager un vrai débat de fond, dans un temps long, sur la compétitivité de notre système productif. La compétitivité ne se réduit donc pas à une question de coût du travail. Cela ne recouvre pas que la politique industrielle, mais aussi l'investissement et la recherche. La compétitivité des entreprises ne saurait être ainsi déconnectée des formes et règles de gouvernance, de la qualité du dialogue social et de la participation. L’entreprise est gagnante de relations internes optimisées. Cela réduit notamment, le coût de la démotivation. Favoriser la compétitivité, c’est aussi valoriser les expertises techniques et les parcours professionnels. C’est permettre le partage des savoirs et des compétences, les coopérations plutôt que la compétition dans l’entreprise. C’est également développer la recherche et l’innovation, qu’elle soit technique ou technologique, organisationnelle ou sociale.
En se focalisant sur le coût du travail, on évite de parler du fond qu’est la compétitivité de la France et des politiques économiques et industrielles menées depuis des décennies. Le moteur de la croissance française demeure la consommation des ménages et son économie est mal positionnée à l’exportation du fait d’investissements insuffisants dans la recherche, l’innovation et plus globalement dans la société de la connaissance. C’est là qu’est la différence avec l’Allemagne.