Soutenir les chercheurs européens
Une responsabilité syndicale pour être acteur de la croissance de demain.
Agir sur la croissance, c’est agir sur l’investissement en recherche et développement. C’est donc porter soutien aux chercheurs. En France, la CFDT Cadres attend beaucoup de futures assises de l’enseignement supérieur et de la recherche que la nouvelle ministre Geneviève Fioraso a annoncé. Réforme de l’université, évaluation de la recherche, gouvernance, allocation des moyens, régulation de la concurrence, etc. Les sujets sont vastes et les enjeux difficiles, mais ils représentent les créations des emplois de demain.
Au niveau européen, le marché intérieur doit permettre la mobilité des chercheurs et surtout une meilleure garantie pour leur carrière. l’Espace européen de la recherche ne doit pas se focaliser sur une recherche collaborative sur des objectifs appliqués, ni mis en concurrence avec la recherche fondamentale mais complémentaire. Eurocadres où la CFDT Cadres est très active, syndique quelques 250 000 chercheurs et revendique la portabilité des droits sociaux et l’établissement d’un portefeuille de compétences pour les chercheurs. L’enjeu est la sécurisation des carrières en co-responsabilisant l’employeur dans la recherche d’un autre employeur, sans rupture, des contrats de travail successifs, lorsque les contrats ne sont pas à durée indéterminée.
Concrètement, le projet Ireer (Industrial relations for EU excellence in research sectors) cherche à comparer les différents aspects des contrats de travail des chercheurs en Europe afin de négocier des garanties collectives européennes. La Commission européenne a reconnu la faiblesse de la mise en œuvre de la Charte européenne du chercheur et du Code de conduite pour le recrutement des chercheurs. Pour la CFDT Cadres, ce projet pourrait avoir une concrétisation française si nous pouvions négocier avec les employeurs une convention collective et, afin de lutter contre la précarité, s’appuyer sur le Code et la Charte européenne. Les différences de statuts de chercheurs. Etat, laboratoires privés, unités mixtes, pôle de compétitivité, etc. : dans le mille-feuille de la recherche, il est temps d’épauler les chercheurs dans la jungle de la recherche.
Les multiples visages de la recherche publique. Outre les dispositifs fiscaux (dont le très important crédit-impôt recherche), les établissements public à caractère industriel et commercial (Epic) ont pour but la gestion d'une activité de service public : Commissariat à l’énergie atomique (CEA), Ifremer, Centre national d'études spatiales (Cnes), Office national d'études et de recherches aérospatiales (Onera), Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), mais aussi Oseo (ex-Agence nationale de valorisation de la recherche). Les unités mixtes de recherche (UMR), qui sont des entités administratives créées (pour 4 ans) par la signature d'un contrat d'association d'un ou de plusieurs laboratoires de recherche, d'un établissement d'enseignement supérieur (notamment d'université) ou d'un organisme de recherche avec le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Les établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST) sont très nombreux: CNRS, Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria), Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), Institut de recherche pour le développement (IRD), Institut national d’études démographiques (Ined), Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des territoires (Ifsttar), etc.
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