L'Apec et le plan rebond pour l'emploi
L’Apec associée au plan pour les demandeurs d’emploi en fin de droits. Une reconnaissance de l’association paritaire, un atout pour les cadres.
Afin qu’aucun demandeurs d’emploi ne restent sur le « carreau » lorsqu’arrive la période de « fins de droits », les partenaires sociaux et l’Etat ont tracé les grandes lignes du plan « rebond pour l’emploi » et assuré son financement. Il faut y voir une avancée du dialogue social et sociétal. En ce qui concerne les cadres, la CFDT Cadres tient à souligner la double originalité de ce plan et à préciser les conditions de réussite :
- D’une part, le plan cible explicitement les cadres demandeurs d’emploi, ce qui n’était pas le cas par le passé. Il faut y voir en partie le fait que le marché de l’emploi des cadres n’est plus seulement perçu comme un « Eldorado ». Ni les fonctions occupées durant la carrière, ni les compétences acquises avant les premiers pas professionnels ne garantissent totalement un « emploi cadre à vie ; les transitions professionnelles deviennent plus rude. 15 000 cadres bénéficieront par ce plan d’un accompagnement mis en place par l’Apec.
- D’autre part, le plan fait appel pour cela aux réserves financières de l’Apec (soit 50 millions d'euros) : un engagement logique pour une structure qui mutualise des cotisations face au risque « carrière », logique lorsque l’on se trouve face à la pire crise économique et sociale depuis 1929. Rappelons que dans un passé récent, l’Apec a déjà puisé dans ses réserves pour des actions spécifiques en faveur des demandeurs d’emploi de longue durée et des jeunes diplômés, actions demandées et soutenues fortement par les administrateurs CFDT. Mais un engagement qui trouvera vite ses limites.
Fruits d’une bonne gestion et d’une volonté d’utilisation ultérieure pour des besoins particuliers, ces réserves sont évidemment limitées et il ne sera possible de s’en servir qu’une seule fois ! Il importe donc que leur utilisation soit efficace pour les cadres demandeurs d’emplois, et pour tous les cadres dans le futur. Certaines conditions doivent être remplies pour la mise en œuvre de ce financement Apec :
- Les différents dispositifs du plan ne doivent pas être étanches. L’expérience a montré que le dispositif d’accompagnement doit intégrer des actions de formation et des actions de mise en situation, donc de mise en relation.
- Capitaliser sur les expériences Un état des lieux doit être mené en urgence sur les acquis des expériences, disparates mais réelles, menées ces dernières années en direction des cadres seniors et des jeunes diplômés dans l’accompagnement et la professionnalisation. Les expériences qui seront entreprises dans ce plan doivent aussi faire l’objet d’une évaluation et d’une capitalisation.
- S’appuyer sur les compétences existantes, en premier lieu au sein de l’Apec, pour l’accompagnement des demandeurs d’emploi de longue durée, souvent seniors, comme des jeunes diplômés, et la mise en relation.
- Rechercher la mis en relation / situation durable Il faut faire converger les politiques sociales et les politiques économiques et industrielles d’avenir. Les pôles de compétitivité, les branches professionnelles et l’Enseignement supérieur doivent être impliqués, tout comme demain les démarches issues « états généraux de l’industrie ».
- Mieux comprendre ce qui fait basculer dans le chômage de longue durée, afin d’anticiper : l’analyse et la synthèse des facteurs de risque doivent être menées et donner lieu à des pistes d’action vers les Branches, les Entreprises et Pôle emploi.
- Piloter le dispositif Apec de façon multi partenariale afin d’assurer la détection des besoins, l’impulsion, la coordination, et la mise en relation entre les dispositifs sollicités par le plan.
La CFDT Cadres prendra toute sa place avec la CFDT dans les lieux de pilotage et de suivi de la mise en œuvre de ce plan, afin que notamment les réserves de l’Apec soient utiles durablement aux cadres engagés dans ces démarches.