Génération pré-crise : déjà 18% de chômage
Le diplôme demeure une garantie pour une insertion professionnelle.
Environ 739 000 jeunes sont sortis, diplômés ou non, de formation initiale en 2006-2007, soit juste avant la crise. Aujourd'hui, selon l'enquête traditionnelle du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq), le taux de chômage de ces jeunes qui ont fait leurs premiers pas dans la vie active atteint 18% en 2010, soit quatre points de plus que la génération précédente.
L'étude confirme que l’absence de diplômes reste un handicap pour les jeunes « ayant des trajectoires d’insertion marquées par un éloignement durable de l’emploi ou par une alternance entre périodes de non-emploi et périodes d’emploi ». En comparaison, les diplômés du supérieur restent moins touchés par la crise (avec un taux de chômage d'un peu plus de 9% en 2010 pour les diplômés Bac+5).
La proportion d’emplois à durée indéterminée ou fonctionnaire, à trois ans, ne recule pas par rapport à la génération précédente, mais reste importante ; reste que 21% pour les bac+5 et même 41% pour les docteurs ont un emploi précaire. Ce qui est notable et qui a augmenté : le nombre de diplômés avec un niveau au moins L3 qui augmente sensiblement depuis 2004, tandis que les sorties au niveau Bac ou Bac+2 diminuent.
SI le diplôme demeure une garantie pour une insertion professionnelle, l’apprentissage demeure un atout important pour l’accès à un l’emploi. Trois ans après leur sortie de formation initiale, les jeunes sortis d’une formation par apprentissage sont plus souvent en contrat à durée indéterminée et bénéficient, pour les sortants de l’enseignement supérieur, d’un salaire médian plus élevé. Cependant, un contrat d’apprentissage étant un contrat de travail. C’est d’abord trouver un employeur prêt à recruter…
Par ailleurs, ces premières données fondent en un seul groupe d’emploi les emplois cadres et les emplois professions intermédiaires, ce qui ne permet pas d’estimer le déclassement. Ce d’autant plus que le Cereq rappelle que « la sélectivité du marché du travail profite aux diplômés parfois recrutés sur des postes moins qualifiés que les non diplômés pourraient occuper ».
Enfin, cette génération est arrivée sur le marché du travail juste avant la crise qui a touché de plein fouet les générations suivantes. A suivre, donc, de très près.