France-Allemagne, éléments du débat
Parce que le cinquantenaire du traité de l'Elysée est également une question syndicale.
Plus de 50 000 Français sur les 320 000 salariés transfrontaliers travaillent chaque jour en Allemagne. Un phénomène qui symbolise l'interpénétration des économies. Mais jusqu’où comparer la France et l’Allemagne ? Le prix de la réussite allemande est celui d’une spécialisation de l’économie et d’une plus grande fragilisation des travailleurs outre-Rhin.
Une grande différence entre l’Allemagne et la France tient au fait que la première dispose des atouts lui permettant d’équilibrer sa cure d’austérité par une amélioration de la seconde grande composante du Produit intérieur brut, le solde extérieur. Sa spécialisation dans les biens d’équipement l’a ainsi placée en excellente position alors que la demande en la matière des pays émergents ne cesse de s’accroître (à lire : Compétitivité : éléments de comparaison Allemagne-France).
Autre élément de distinction qui fait souvent débat en France : la cogestion, témoin et un révélateur des structures du capitalisme allemand et propose un modèle à la fois alternatif et complémentaire du syndicalisme.
Côté cadre, les salariés allemands les plus qualifiés travaillent en moyenne plus que les autres ; la flexibilité des horaires a conduit à supprimer les limites du temps de travail. Comme en France, on assiste à l’effacement des limites entre les temps professionnel et privé (à lire Travail et temps en Allemagne).
L’idéologie libérale a abouti en Europe au fiasco de la stratégie de Lisbonne et la combinaison d’austérité budgétaire et de politiques structurelles inadaptées. En jeu, les conditions d’une croissance durable, seule réponse à la crise de la dette. Car l’union budgétaire et la formation d’un marché financier stable et unifié par les eurobonds ne suffiront même pas. Comme le souligne l'économiste Michel Aglietta, ''pour que la zone euro ait un avenir, il faut un projet de développement et d’innovation sur l’ensemble des activités économiques, porté par des dirigeants politiques dotés d’une vision à long terme et capables de mobiliser les populations dans ce sens''.
Autant de questions qui traversent l'engagement international de la CFDT Cadres.
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