[Comité national 2016] « Quels leviers d’action syndicale pour une économie de la qualité ? »
Traditionnellement, nos comités nationaux ont lieu tous les ans hors année de congrès. Celui de juin 2017, dernier de la mandature, permettra de débattre avec nos militants sur les enjeux à venir.
Les orientations de la CFDT Cadres s’inscrivent dans la ligne directrice du Congrès confédéral 2014. Le secrétaire général, Jean-Paul Bouchet y avait porté une intervention et une tribune « L’économie de la qualité ne peut faire l’économie de la qualité d’un autre management ». Dans la continuité de notre investissement syndicale, la CFDT Cadres et auparavant l’UCC-CFDT continue d’irriguer les analyses telles que développées lors du dernier congrès confédéral qui avait rendu visibles les mutations qui nous obligent à repenser le mode de développement actuel. Le congrès avait aussi souligné que l’économie de la qualité était une capacité à anticiper les investissements de demain, de montée en qualité des produits, des compétences.
Lors du Comité national de 2015 dont la problématique portait sur : « Quel management pour une économie de la qualité ? » : nous avons essayé, à partir du partage d’expériences concrètes, de trouver quelques repères sur la manière dont les transitions numériques et écologiques impactent le management et l’organisation des entreprises.
Les métiers se verdissent, le numérique transforme nos structures économiques et nos comportements, les hiérarchies tendent à plus de transversalité et d’horizontalité. Les exigences en termes de management se sont exprimées : manager la qualité d’une activité, sa performance durable, ce n’est pas seulement optimiser la qualité des produits, mais faire en sorte qu’il y ait une adéquation avec les besoins d’une population, besoins qui doivent être explicités, compris par les usagers, les salariés, pour en dégager un projet commun. La productivité des activités de services ne peut plus se calculer avec les outils de la production industrielle : ce qu’un client d’un service attend, c’est la qualité en fonction de ses usages, et non un rapport quantité/temps.
Or, l’économie, mais aussi la performance des entreprises est encore pilotée par cette équation d’autrefois avec les modèles et les outils d’hier. Créer des activités de qualité, et des emplois à la hauteur, est l’enjeu central des transitions en marche.
Pour notre Comité national 2016 nous dressons le constat suivant :
la compétitivité de la France dans la concurrence mondiale suppose de construire des activités de qualité, qui répondent à des besoins débattus en amont (les usages).
La nuance existe entre emplois de qualité et activités de qualité. Ainsi, si les cadres sont relativement protégés du chômage, ils sont en revanche largement exposés au déclassement (par rapport au diplôme, aux compétences, à la rémunération). Beaucoup ont l’impression d’être employés en dessous de leurs compétences, de leur compréhension du marché, de leurs capacités de mise en perspective. Et pourtant, n’ont-ils pas des compétences, trop peu reconnues, voire invisibles, de conception de l’activité dans l’entreprise ?
Dans quelle mesure alors le syndicalisme peut-il être un acteur pour promouvoir la création d’activités de qualité pour les emplois qualifiés ?
C'est ce à quoi nous souhaitons répondre lors de ce comité national du 16 et 17 juin 2016.