Numérique et télétravail

L’Apec a publié le 11 janvier dernier une étude¹ en partenariat avec l’Anact sur le télétravail des cadres. La qualité du dispositif méthodologique² nous permet d’avoir une analyse très complète du ressenti de cette population face à cette organisation du travail.

Sans être exhaustif, nous pouvons souligner quelques éléments fort intéressants pour nos revendications.

Comme l’avait déjà souligné notre dernière enquête Kantar, si le télétravail est amené à se développer dans la durée dans les grandes entreprises, le bilan est beaucoup plus mitigé dans les PME-TPE : si 70 % des ETI et des grandes entreprises permettent à tout ou partie de leurs collaborateurs et collaboratrices de travailler à distance, elles ne sont que 42 % parmi les PME et 35 % parmi les TPE.

Durant la crise, ce télétravail contraint a certes permis de maintenir l’activité, mais ne s’est pas fait sans difficulté, plus particulièrement pour les managers encadrants. Si ce constat a déjà été fait par d’autres acteurs, l’étude Apec détaille, chiffres à l’appui, les perceptions négatives - mais aussi positives ! - des encadrants sur la visibilité de l’activité de chacun, la cohésion de groupe et la facilité à échanger individuellement, entre autres.

Les managers soulignent la surcharge de travail engendré par le télétravail exceptionnel qui pourrait perdurer après la crise [..] Or, seulement une minorité d’entreprise (33%) a formalisé le retour d’expérience du télétravail contraint"

Au-delà de ces perceptions, les managers soulignent la surcharge de travail engendrée par le télétravail exceptionnel qui pourrait perdurer après la crise si l’organisation du travail n’est pas mise à plat et la gestion du télétravail n’est pas revue par les directions³. Or, seulement une minorité d’entreprise (33%) a formalisé le retour d’expérience du télétravail contraint, pratique qui offre pourtant des pistes intéressantes pour effectuer ce travail d’amélioration.

Si une écrasante majorité des managers souhaitent la poursuite du télétravail pour leurs équipes (91%), celui-ci devra être selon eux limité à 1 ou 2 jours par semaine, proposé en priorité aux cadres plutôt expérimentés, et pas pour tous les métiers. Ils appellent de leurs vœux de vraies formations sur le management hybride et la possibilité de développer leurs compétences managériales pour mieux encadrer à distance.

Coté direction, l’étude souligne que si les recruteurs hésitent encore à inscrire le télétravail dans les offres d’emploi, beaucoup reconnaissent aborder ce point en entretien car il s’agit d’un levier d’attractivité : 47% des cadres seraient réticents à rejoindre une entreprise ne proposant pas de télétravail. 

¹ https://corporate.apec.fr/home/nos-etudes/toutes-nos-etudes/teletravail-des-cadres--entrepri.html

² Une phase qualitative auprès de 12 responsables des RH et 23 cadres managers, tous directement concernés par la mise en oeuvre du télétravail ; une enquête téléphonique auprès d’un échantillon de 1 000 entreprises ; une enquête en ligne auprès d’un échantillon de 800 cadres managers.

³ 58 % des cadres managers considèrent qu’elle constitue une charge de travail importante, en particulier dans les ETI et les grandes entreprises (62 %), dont les processus sont plus lourds.

+ d'infos

Télétravail des cadres : entreprises et managers à la recherche de nouveaux équilibres (apec.fr)

Baromètre CFDT Cadres - Kantar : quel travail après la crise ?

Les cadres seniors de 55 ans et plus demandeurs d’emploi : pratiques et difficultés de recherche d’emploi (apec.fr)

Toutes les études de l'Apec (corporate.apec.fr)

Illustration : Apec