Cadres en TPE : Une vision contrastée des conditions de travail, des craintes et des attentes

03 mar 2021

Le troisième baromètre CFDT Cadres-KANTAR apporte des précisions sur les conditions de travail des cadres en TPE ; un webinaire en partenariat avec l'Aract permettra de creuser ces données le lundi 15 mars.

En TPE, des situations de travail différentes : résultats, reporting, réunions. 3R de dissemblance…

Les cadres des TPE sont moins nombreux à discuter de leurs objectifs ! Ils sont 32 % à se déclarer non concernés par le besoin d’avoir « des marges de manœuvre pour discuter de vos objectifs avec vos managers » (vs 8 % pour l’ensemble des cadres).

Les cadres des TPE sont moins nombreux à utiliser les outils de reporting ! ils sont 32 % à se déclarer non concernés par le besoin d’avoir « des marges de manœuvre pour choisir et utiliser les outils de reporting » (vs 15 % pour l’ensemble des cadres).

Les cadres des TPE, pour mieux vivre leur travail, sont moins nombreux à avoir besoin de passer moins de temps en réunion (44 % vs 59 %).

Plus d’autonomie en TPE, dans la plupart des items

Sur l’ensemble des items pour lesquels on questionne les cadres sur leur marge de manœuvre les cadres des TPE sont deux fois moins nombreux à répondre par « pas assez » ; sur la plupart des items ils sont autant que l’ensemble à déclarer en avoir « trop ».

En TPE, la formation et l’accompagnement professionnel en retrait

Si dans l’ensemble, 70 % des cadres ont déclaré « bénéficier de formations » (Oui tout à fait et Oui plutôt) ce score tombe à 54 % pour les cadres en TPE.

Seuls 50 % des cadres en TPE se déclarent informé sur le compte personnel de formation (63 % pour l’ensemble des cadres)

Et seulement 37 % des cadres en TPE ont eu au cours des derniers mois un temps d’échange sur leur carrière (contre 59 % de l’ensemble des cadres).

En TPE, une gestion managériale des collaborateurs moins difficile

Les cadres des TPE sont moins nombreux à déclarer éprouver des difficultés envers leurs collaborateurs pour « gérer la polyvalence des postes » (49 % vs 56 %) ou pour « évaluer la performance » (48 vs 55) ou pour « expliquer les décisions de la direction » (54 vs 60). Mais ce dernier score reste assez haut en TPE pour ne pas interroger quant à la persistance de directions autocratiques en TPE.

En TPE, un bon soutien de l’équipe encadrée mais moins de soutiens par ailleurs

Concernant le soutien dont bénéficient les cadres en TPE les écarts se creusent avec la situation de l’ensemble des cadres, décrivant une certaine « solitude », quant à pouvoir compter sur le responsable hiérarchique direct (51 % vs 72 %), sur les représentants du personnel (33 vs 53), les collègues (65 vs 78) la DRH (44 vs 56) et même l’équipe dirigeante (55 vs 64). Heureusement l’équipe encadrée répond au même niveau de soutien (85 vs 86).

En TPE, face aux changements, plus de moyens et d’information (sauf le soutien hiérarchique)

Si les cadres en TPE déclarent plus que les autres avoir les moyens de s’adapter aux changements, avoir suffisamment d’informations, et apprécier que les changements sont bien gérés, ils sont moins nombreux à estimer être aidé en cela par leur hiérarchie.

On retrouve cette faiblesse du soutien hiérarchique dans une moindre expression de besoin pour les mois à venir (lucidité …).

En TPE, les « craintes » face à ce qui peut arriver sont à des niveaux moindres, sauf sur la perte d’emploi

Le classement des dix menaces n’est pas le même. En tête des craintes ils pointent : la rémunération bloquée (48 %), la dégradation des conditions de travail (45 %) et la carrière bloquée (42 %). Pour l’ensemble des cadres, le fait d’avoir à appliquer des décisions avec lesquelles ils ne sont pas d’accord arrive en 2ème position avec 58 % de déclarants concernés (vs 38 % en TPE) !

La crainte de la perte d’emploi arrive en 5ème position pour les cadres en TPE (avec 36 %) et en 10ème position pour l’ensemble des cadres (35 %)."

Les cadres en TPE sont très peu concernés par …. Le déclassement ou placardisation (24 % vs 36 %) et par la perte d’autonomie dans le travail (25 % vs 44 %).

En TPE, des attentes plus marquées sur la déconnexion, l’autonomie dans le travail, le pilotage de projet, l’affirmation du rôle social, la responsabilité

Le trio de tête parmi les besoins pour mieux vivre le travail est le même et avec un niveau similaire qu’on soit cadre en TPE ou pas : un équilibre plus satisfaisant, le développement de l’expertise et davantage de reconnaissance (69, 67 et 65 vs 73, 71 et 71).

Le droit à la déconnexion arrive en 4ème place des préoccupations des cadres en TPE (vs 6ème), à un niveau voisin (61 vs 65 %), le pilotage de projet à la 8ème place (vs 16ème).

Le souci de l’autonomie et de la responsabilité est plus prégnant également chez les cadres en TPE (6ème vs 10ème) mais niveau (60 % vs 63 %).

Le souci de la responsabilité est plus prégnant également chez les cadres en TPE (13ème vs 18ème) mais niveau (49 % vs 51 %).

53 % des cadres en TPE souhaiteraient que dans les mois à venir leur entreprise affirme sa raison d’être et son rôle sociétal !

Le « désir » de devenir manager d’équipe se situe au même niveau, le plus bas de tous les items, pour les cadres en TPE comme pour l’ensemble (24 vs 23 %) …

En TPE, les cadres expriment de façon moins marquées leurs attentes le soutien hiérarchique, l’augmentation, le dialogue n+1, le temps de réunion, la promotion.