[APEC] Être cadre, cela veut dire quoi pour vous ?

20 nov 2019

Trois cadres sur quatre considèrent aujourd'hui la polyvalence plus importante que l'expertise.

Au printemps de cette année, au moment de la relance de la négociation interprofessionnelle « cadre », l’Apec a opportunément sondé 4000 cadres en activité et 500 jeunes diplômés avec une question simple : « en pensant à ce que cela évoque pour vous d’occuper un poste de cadre, quels sont les trois premiers mots qui vous viennent à l’esprit ? » Les résultats sont parlant et proches des éléments recueillis en septembre par notre baromètre Kantar-CFDTCadres.

Que disent les cadres ?

9 cadres sur 10 mentionnent des dimensions du registre « missions et compétences requises »,
3 cadres sur 10 mentionnent des dimensions du registre « attraits et avantages »,
Moins de 2 cadres sur 10 évoquent spontanément le registre « difficultés et inconvénients ».

La clarification des missions des cadres et compétences requises (et donc des conditions d’exercice et d’adaptation) doit faire l’objet d’une attention permanente et prioritaires de la part des entreprises. Evolution professionnelle, éthique professionnelle, délégation de pouvoir, qualité de vie au travail, des revendications portées par la CFDT Cadres dans la négociation encadrement.

Que disent les jeunes diplômés ?

83 % des jeunes diplômés mentionnent des dimensions du registre « missions et compétences requises,
46 % des jeunes diplômés mentionnent des dimensions du registre « attraits et avantages »,
14 % des jeunes diplômés évoquent spontanément le registre « difficultés et inconvénients ».

Les conditions d’accès à l’emploi des jeunes diplômés doivent faire l’objet d’attentions particulières. La CFDT Cadres a fait des propositions en ce sens dans la négociation interprofessionnelle Cadres.

Missions et compétences requises

Les cadres soulignent les caractéristiques suivantes :

Responsabilités et prise de décision : 61 %
Autonomie et marges de manœuvre : 24 %
Encadrement : 24 %
Engagement et prise d’initiative : 21 %
Expertise et compétences techniques : 11 %

Même si 45 % des cadres exercent des responsabilités hiérarchiques et 22% animent une équipe, la mission d’encadrement n’est spontanément évoquée que par 30 % des cadres « encadrants » … il y a là un paradoxe à éclaircir !

Selon l’étude, le terme même d’encadrement tend à être substitué par la notion de « management ».

Les missions prioritaires des cadres

Il n’y a pas d’ambiguïté sur ce sujet quant aux missions prioritaires :

87 % : délivrer une expertise particulière,
80 % prendre des décisions et les faire appliquer,
74 % organiser le travail au sein d’une équipe,
70 % accompagner la montée en compétences des collaborateurs,
62 % développer la culture d’entreprise.

On retrouve bien (avec des vocables voisins) les 4 dimensions de l’action des cadres de notre baromètre : Expertiser, Décider, piloter et encadrer.

Ces 4 dimensions sont aussi celles mises en avant par les travaux de l’ANACT sur le management du travail : Organiser, Animer, Réguler et Soutenir.

L’Apec souligne des différences entre cadres encadrants et cadres non encadrants.

Pour les cadres, les « qualités » qui vont avec sont les suivantes : l’organisation, l’adaptabilité et l’écoute (avec plus de 60 % de réponses) ; bien moins citées sont le charisme et la bienveillance (pour 30 % des répondants).

Savoir-faire métiers et gestion de projet, deux compétences socles

L’Apec met en perspective d’autres résultats d’études : ainsi, plus de 7 cadres sur 10 placent les savoir-faire métiers et la gestion de projet en tête des compétences pour l’exercice des missions. Les cadres de notre baromètre ont fait émerger cette année leur préoccupation pour le développement de leur expertise et pour la formation à la gestion de projet.

Selon les métiers, on voit apparaître des préoccupations particulières telles les compétences de négociation (production industrielle), de transmission des compétences (les responsables hiérarchiques).

Lâcher l’expertise pour la polyvalence ?

Enfin, de façon spécifique, l’étude pointe à travers le regard des cadres, la multiplication des « attentes » et des « impératifs » des entreprises et les changements et les nouvelles formes d’organisation.

« Ce nouveau contexte conduit 3 cadres sur 4 à considérer que la polyvalence est aujourd’hui plus importante que l’expertise ».

Comment dès lors garder la capacité à délivrer une expertise particulière si l’impératif polyvalence prime ? Jusqu’où va cette polyvalence ?

Quelle est la place de l’apprentissage en situation de travail et la place de la formation ? Quelles sont les nouvelles voies d’accès à la formation (avec l’appli CPF au fond de notre poche ou d’écran) ? Une nouvelle étude de l’Apec est à venir sur ces questions !

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