Moins de 4 personnes nous séparent
Les réseaux sociaux ont réduit la distance de liaison entre les individus.
Dans une expérimentation devenue un classique, Stanley Milgram avait montré qu’il suffisait en moyenne de 6 degrés de séparation (soit 5 intermédiaires) pour relier deux individus. Les réseaux sociaux, ou plus largement le web actuel (incluant les messageries instantanées), ont permis de le vérifier. Et surtout de réduire ces degrés de séparation. En analysant les 69 milliards de liens entre les 721 millions d’individus s’étant connectés à Facebook en mai 2011, il apparaît qu’en moyenne la distance séparant deux utilisateurs choisis au hasard sur la planète vaut 4,7 (soit moins de 4 intermédiaires).
Sur Facebook, un individu a en moyenne moins de 200 amis, soit en un chiffre médian de 100 (la variance étant très élevée, mais vous ne pouvez pas avoir plus de… 5 000 amis, ce que nous savions avant Facebook !). L’hypothèse de Stanley Milgram dans le monde réel est amplifiée dans le monde virtuel. Sachant que la proximité géographique réduit sensiblement la longueur d’une chaîne entre deux individus. Près de 85% des relations se font ainsi dans le même pays. Enfin, on a tendance à avoir des « amis » du même âge. Et une bonne partie des amis de ses amis sont déjà amis. L’adage « qui se ressemble s’assemble » est vérifié sur les réseaux sociaux.
Le petit monde serait ainsi structuré par le fait que plus les individus sont reliés dans la vraie vie et moins ils échangent des liens. Mais plus ils sont distants et plus ils s’interconnectent. Qui a dit que plus on s’informe et moins on communique ?! (source : OFCE, Les réseaux sociaux d’aujourd’hui Un monde décidément bien petit, par Michel Forsé).