A la rencontre des cadres des Industries électrique et gazière
Comment concilier mandat syndical et activité professionnelle en situation de management ?
La branche IEG a organisé, à l’attention des cadres, un séminaire de travail avec pour objectifs d’échanger sur des thématiques importantes, de réfléchir à des revendications et enfin de les impliquer un peu plus dans nos actions. Plusieurs thèmes étaient à l’ordre du jour : la mobilité, les rémunérations globales, les cadres et le syndicalisme. Le point avec Marie-Hélène Gourdin, secrétaire fédérale et membre du Bureau national CFDT Cadres.
Les intervenants (DRH d’entreprises, experts, sociologues, représentants de la confédération et de CFDT Cadres) ont permis d’avoir des échanges de grande qualité. Près de 80 cadres étaient présents et reflétaient de la diversité, de par leurs entreprises d’appartenance : EDF et ses filiales, RTE, ERDF, GDF Suez et ses filiales, GRT gaz, CNR, GRDF, par leurs régions d’origine, leurs âges et leurs fonctions (managers, experts…). Non seulement des cadres militants (DS, DP, élus en CE…) avaient répondu présents, mais plus d’un tiers des participants était des adhérents et des sympathisants. Cette diversité d’origines était un enjeu pour la qualité des échanges, mais aussi pour susciter l’intérêt, voire l’implication d’un plus grand nombre d’adhérents dans nos actions vers les cadres.
Franca Salis-Madinier a critiqué ce que les employeurs nomment l’« employabilité » des salariés. Même si l’entreprise mène une politique de formation, ce vocable fait reposer sur le salarié la responsabilité de son évolution. La CFDT préfère donc parler de « recrutabilité », et oeuvre pour que les recruteurs changent leur façon de considérer les compétences et l’expérience des salariés. Citons en ce sens le travail fait par l’Apec pour recruter sur compétences, et non sur CV, et pour promouvoir la diversité.
Une table ronde a également permis d’analyser et comprendre les motivations, les freins et les opportunités de l’engagement syndical d’un cadre. Comment concilier mandat syndical et activité professionnelle, notamment en situation de management ? Sophie Pochic, sociologue, a énuméré plusieurs facteurs d’engagement syndical chez les cadres : une formation universitaire offrant plus de recul vis-à-vis du management que celle des grandes écoles ; l’engagement associatif ; des situations de conflit individuel ou collectif ; une rencontre positive avec un militant syndical.
Jean-Paul Bouchet a lui rappelé les cinq « plus » du syndicalisme des cadres : « plus » personnel, « plus » professionnel (pour mieux comprendre les autres membres des équipes de travail), « plus » pour le syndicat, « plus » pour l’entreprise (qui a besoin de cadres critiques pour prendre de bonnes décisions), « plus » pour la société. Les comités de direction ont besoin de remontées autres que des tableaux de bord. Et les managers en première ligne ont besoin d’appuis de proximité pour porter la parole sur l’organisation du travail. Les organisations syndicales doivent être des partenaires de proximité.
Pour prolonger la rencontre, la CFDT FCE (Fédération Chimie Energie) a rappelé les outils à la disposition des équipes syndicales et des adhérents (revue Cadres CFDT, lettre FCE aux cadres et à l’encadrement, modules de formation pour développer le syndicalisme chez les cadres…). A partir d’une synthèse de ces travaux, la branche va élaborer un plan d’actions et une mise en réseau de toutes les actions menées par les équipes. En conclusion, ce séminaire réussi devra être reproduit dans les autres branches ou groupes de ce champ fédéral (lire l'article du magazine CFDT Chimie Energie).