Vie syndicale

Êtes-vous satisfaits de votre autonomie ?

31 jan 2013

Moins d’un cadre sur deux contribue à la stratégie de son entreprise. L’autonomie des managers est en recul constant.


L’Apec a interrogé 1 000 cadres du secteur privé sur leur ressenti quant à leur degré d’autonomie. Tous (93%) déclarent avoir une autonomie suffisante pour organiser leur propre travail. Il s’agit sans doute de la répartition quotidienne des tâches plus que d’une prise profonde sur le contenu et sur la stratégie de l’entreprise. L’Apec relève ‘’qu’il existe un décalage entre ces attributs des cadres et leurs applications concrètes au sein des entreprises. De fait, les cadres interrogés ne sont qu’une minorité à déclarer s’impliquer dans la stratégie de leur entreprise, que ce soit dans une posture positive, en contribuant à la prise de décision ou en innovant, ou dans une posture critique, en prenant leurs responsabilités pour contester des décisions de leur direction.’’ Seuls 46% des cadres ont contribué à la définition de la stratégie au cours des douze derniers mois.

Sans surprise, l’autonomie apparaît assimilable aux pouvoirs et aux prérogatives des cadres managers, dans la tranche d’âge de 40 à 44 ans. Les jeunes se disent peu concernés par la question et les séniors se disent moins autonomes. Enfin, l’autonomie croît avec la taille de l’entreprise.

Une majorité des cadres déclare pouvoir choisir les méthodes (66%), organiser le travail de son équipe (59%), fixer les délais (59%) et rédiger les cahiers des charges (50%). Une minorité de cadres déclare avoir une autonomie pour évaluer les personnes (37%), pour choisir les fournisseurs, sous-traitants et prestataires (33%), pour recruter (27%), pour investir (25%). Mois d’un cadre sur dix a dispose de marge de manœuvre pour augmenter les rémunérations (source : Apec, Baromètre semestriel - Conjoncture et stratégies professionnelles des cadres).

 

L’autonomie des cadres a toujours été au centre de leur identité et de leurs responsabilités. Le niveau d’autonomie, comme celui de la responsabilité, sont de plus en plus au centre des constructions juridiques pour justifier les différences de traitement entre les catégories de salariés. Mais jamais les cadres ne se sont sentis autant tenus à l’écart des décisions importantes. Pour la CFDT, l’autonomie, ce n’est pas l’isolement sans moyens d’assumer ses responsabilités et sans reconnaissance du travail accompli ! Ce n’est pas non plus la loi de la jungle où règne le gré à gré. Les cadres ont parfois l’impression de ne compter pour rien dans les décisions prises ailleurs et plus haut. Ils ne se satisfont pas des excès de l’individualisation des relations du travail.

 

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