Vie syndicale

Investissement et transition écologique : les clefs du dialogue

29 mar 2019

Les élus CFDT doivent influer sur la réorientation des investissements existants des entreprises, pour une conduite optimale de la transition écologique.


L’investissement des entreprises : un enjeu de dialogue social pour engager la transition écologique 

Chaque mois, la confédération CFDT publie une note d’analyse économique centrée sur un thème particulier. En mars 2019, la note questionne les liens entre investissement et transition écologique. La note présente également quelques leviers de l’action syndicale sur ce domaine. En voici quelques extraits :

« [..] les entreprises françaises investissent sensiblement plus que les entreprises européennes dans l’immatériel (R&D, brevets, logiciel, publicité, propriété intellectuelle), au détriment des machines et des équipements. Leur taux d’innovation est également au-dessus de la moyenne européenne. Malgré cela, la productivité des entreprises françaises stagne et leur compétitivité ne s’améliore pas. Le parc français de machines continue de vieillir, réduisant l’essentiel des décisions d’investissement à du remplacement de machines existantes, devant la modernisation et l’extension de capacités. À cet égard, la Banque de France souligne que le taux d’investissement net des entreprises (hors investissement de remplacement) est toujours inférieur à son niveau d’avant crise. »

« [..] En clair, les entreprises françaises semblent avoir adopté un modèle productif « sans usines en France » : elles y conçoivent leurs produits avec des équipes de chercheurs, de designers et de concepteurs, tout en investissant à l’étranger de manière conséquente et en délocalisant leur production dans des pays à moindre coût. »

Chaque entreprise doit notamment définir sa trajectoire d’investissement dans la transition écologique – pas uniquement dans les secteurs les plus énergivores ou polluants. Il s’agit notamment de redéfinir la valeur que l’entreprise crée à l’aune d’un monde bas carbone. »

« [..] Ces constats confortent la CFDT dans son travail de responsabilisation des entreprises françaises et d’exigence envers l’efficacité des politiques d’aides aux entreprises (CICE5, CIR6, dispositifs d’exonération de cotisations) : renforcer les prérogatives du Conseil social et économique (CSE) quant à l’utilisation des aides publiques et tirer les leçons des évaluations des aides publiques. Plus largement, c’est la question du partage du pouvoir dans l’entreprise qui est soulevée ici. »

« [..] Chaque entreprise doit notamment définir sa trajectoire d’investissement dans la transition écologique – pas uniquement dans les secteurs les plus énergivores ou polluants. Il s’agit notamment de redéfinir la valeur que l’entreprise crée à l’aune d’un monde bas carbone. Dans cette perspective, les élus CFDT peuvent agir sur plusieurs leviers :

  • Les orientations stratégiques en vue de redéfinir la valeur créée par l’entreprise dans un monde bas carbone
  • La négociation de la base de données économique et sociale pour construire une vision de long terme basée sur un diagnostic partagé et évaluer les aides publique dont bénéficie l’entreprise ;
  • La vérification que l’audit énergétique, obligatoire dans les entreprises de plus de 250 salariés, a bien été réalisé et ses préconisations suivies ;
  • L’élargissement du dialogue avec les parties prenantes de l’entreprise (sous-traitants, fournisseurs, etc.) ou les entreprises à proximité.

Il peut être pertinent de proposer la négociation d’un accord cadre intégrant ces enjeux et définissant un agenda social en conséquence [..] ».


Des pistes d’action dans le domaine de l’investissement des entreprises :

 

Aller + loin

L’investissement des entreprises: un enjeu de dialogue social pour engager la transition écologique (Note CFDT, Mars 2019)

Investir, c'est croire en l'avenir (CFDT Cadres, juillet 2018)