Face à la crise, du recul et de l'innovation
Le baromètre semestriel de l'Apec illustre la peur conjoncturelle mais aussi la clairvoyance des cadres.
L’Apec a interrogé par mail un échantillon représentatif de plus de 1000 cadres du secteur privé du 12 au 27 décembre. Sans surprise, une part importante juge la situation économique actuellement extrêmement préoccupante. L’optimisme des cadres a nettement chuté à la fin de l’année dernière.
L’année 2012 s’annonce donc sous des auspices extrêmement défavorables (lire le document Apec). La grande majorité des cadres jugent que la situation économique et le marché de l’emploi vont se dégrader et que la crise actuelle est plus grave que celle de 2008. Six cadres sur dix jugent par exemple que le pouvoir d’achat de leur foyer va diminuer cette année.
La prudence est de retour et restreint les intentions de mobilité. La proportion de cadres qui pensent rester au même poste dans la même entreprise dans les douze prochains mois progresse de cinq points par rapport à mai 2011. Néanmoins, la hiérarchie des stratégies professionnelles que les cadres comptent mettre en oeuvre dans les douze prochains mois reste très stable : réseau professionnel, innover, prendre du recul…
Cependant, les cadres sont nettement moins inquiets pour leur entreprise. Les opinions sur les effets concrets de la crise actuelle dans leur entreprise sont plus mesurées. Pour une majorité relative d’entre eux (43 %), leur entreprise ne se trouve ni en difficulté ni en développement. Ils sont par exemple plus nombreux à juger que le chiffre d’affaires de leur entreprise va progresser en 2012 par rapport à 2011 qu’à juger qu’il va diminuer.
Le pessimisme vient donc de la dégradation du marché de l’emploi. Car si les cadres sont davantage pessimistes pour leur avenir professionnel, cela n’a pas d’impact sur leur appréciation de leur vie professionnelle actuelle et les cadres sont davantage satisfaits qu’il y a six mois. L’intérêt du travail constitue l’item où la satisfaction est la plus partagée par les cadres, alors que la politique RH de leur entreprise reste le point noir de leur satisfaction au travail. A contrario, leurs inquiétudes pour l’année à venir sont grandes, notamment en ce qui concerne leurs conditions de travail, et, à un degré moindre, l’évolution de leur rémunération ou de leurs perspectives de carrière (source Apec).
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