8 mars 2013, l'égalité professionnelle

04 mar 2013

Si la question de l’égalité n’a jamais été autant consensuelle dans la société, elle demeure en chantier dans le monde du travail.

Tous les salariés, indépendamment de leur sexe, devraient avoir les mêmes chances et participer sur un pied d’égalité dans la vie professionnelle. Personne ne devrait voir le développement de sa carrière ou son niveau de salaire limité parce qu’elle a ou est sur le point d’avoir des enfants. Grossesse, accouchement et parentalité doivent être perçues comme fondamentalement positives et source de développement précieux, non seulement pour la mère et le père concerné, mais pour la société dans son ensemble. Malgré l’arsenal des dispositifs législatifs déployés (pas moins de 7 lois en France en quelques années), les inégalités persistent. La France est l’un des pays en Europe où le taux de femmes qui travaillent est le plus élevé. Mais les disparités entre fonctions, métiers, responsabilités et salaires demeurent fortes, ceci tant dans le privé que dans le public. La féminisation de la catégorie cadre ne doit pas occulter les grandes disparités. L’employeur est tenu d’engager, chaque année, une négociation sur les objectifs en matière d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans l’entreprise et sur les mesures permettant d’atteindre ces objectifs. Cette négociation porte notamment sur les conditions d’accès à l’emploi, à la formation professionnelle et à la promotion professionnelle, les conditions de travail et d’emploi et en particulier celles des salariés à temps partiel, et l’articulation entre la vie professionnelles et les responsabilités familiales. Pour la CFDT Cadres, les négociations qui observent essentiellement les questions de rémunération et de carrière devront aussi intégrer celle de l’organisation d’une journée de travail.

L’égalité professionnelle est-elle en marche ? Le choix des filières de formation, qui oriente de manière précoce les carrières et a des conséquences importantes sur les fonctions occupées et les niveaux de rémunération. Au total, 23% des hommes cadres occupent un poste à forte responsabilité contre 11% des femmes cadres. Les différences entre fonctions jouent également un rôle. Les femmes sont surreprésentées dans certains secteurs professionnels, comme la santé, le social, la culture, mais aussi dans les fonctions de communication et de ressources humaines dont la rémunération médiane est plus faible. Les fonctions les plus rémunératrices, direction d'entreprise et production industrielle, sont les moins féminisées. La différence tient aussi au fait que les femmes sont plus nombreuses à connaître des interruptions de carrière et à pratiquer le temps partiel. ‘’Les contraintes de la vie familiale s'ajoutent alors à celles des organisations pour maintenir les stéréotypes sur la prétendue inaptitude des femmes à occuper des positions d'autorité dans les organisations, qu'on leur impute un manque d'agressivité, d'esprit de compétition, de vision stratégique ou qu'on les soupçonne d'une moindre disponibilité à se consacrer à la cause de l'entreprise’’ rappelle Y. Chassard et J.-M. Bergère dans A quoi servent les cadres ?

La délégation aux droits de femmes du sénat a publié le 23 janvier 2013, 26 recommandations pour ''mettre fin au statu quo inégalitaire''. Parmi celles-ci figure celle sur le congé paternité la commission recommande de porter ce congé à 4 semaines et le rendre obligatoire. Elle propose d’encadrer juridiquement (comme pour le congé maternité) l’arrivée de l’enfant pour le père (interdiction de licenciement, prise en charge de certaines absences). Cela va dans le sens de notre revendication, alors que le gouvernement est ambigü sur la question, parlant de congé parental non transférable pour les pères (pris ou perdu) et mieux rémunéré.