[APEC] Les cadres pas épargnés par le choc sur le marché du travail
Le dernier baromètre APEC fait état d'une chute prévisionnelle de de 30 à 40% des recrutements cadres en 2020 par rapport à 2019.
Les cadres ne sont pas épargnés par le choc sur le marché du travail, notamment ceux des TPE-PME
Le mouvement s’était amorcé en janvier et février (-14%), mais le confinement a confirmé le choc sur le marché de l’emploi cadres : les offres d’emplois cadres ont chuté de 33 % entre janvier et septembre 2020 par rapport à 2019. La région Ile de France étant la plus impactée (-39%), ainsi que l’Occitanie et la Bretagne.
Pour la CFDT Cadres, l’état du marché de l’emploi exige un investissement renforcé sur la qualité de l’accompagnement des salariés pour accéder à un emploi. Les formes innovantes d’accès à l’emploi sont des opportunités qu’ils convient de valoriser dès le 4e trimestre 2020.
1. Entre inquiétude et rêve du changement
Les cadres de 35–54 ans sont les plus inquiets par l’impact de la crise sanitaire sur le marché de l’emploi, et seuls 14% d’entre eux envisagent une mobilité.
Le rêve du changement ? En revanche, une part importante des cadres de la région parisienne confirme (48%) envisager une mobilité géographique. Et plus fondamentalement, la crise sanitaire est l’occasion de réflexion sur les parcours individuels et les engagements professionnels puisque 38% des cadres évoquent la possibilité de changer de métier.
2. Les TPE ont été plus impactées avec un chômage partiel moindre
La grande majorité des entreprises employant des cadres (76 %) ont subi une baisse ou une interruption d’activité pendant le confinement, quelle que soit leur taille. Pour y faire face, 48 % d’entre elles ont eu recours à l’activité partielle pour leurs cadres. Les grandes entreprises et les ETI ont été, en proportion, les plus nombreuses à le faire (60 %), devant les PME (57 %) et les TPE (42 %).
Mais, même si cela peut paraitre paradoxal, nous constatons que plus l’entreprise est petite, moins la TPE a eu recours à l’activité partielle. L’interruption totale d’activité est corrélée avec la taille de l’entreprise : elle a concerné 27 % des TPE, 20 % des PME (hors TPE) et 9 % des ETI-GE.
1 cadre sur 3 en activité partielle : Le chômage partiel a concerné 33 % des cadres. Parmi eux, 26 % a été en chômage partiel 1 jour par semaine, 53 % entre 2 et 4 jours, et 21 % 5 jours par semaine.
Dans ce contexte, 30 % des cadres se déclarent, aujourd’hui, inquiets concernant la situation économique de leur entreprise, en particulier lorsqu’ils travaillent dans une TPE-PME, 19 % se sentant menacés par le risque de licenciement et 45 % exprimant des inquiétudes quant à leur évolution professionnelle.
3. Former - recruter – former en situation de travail, 3 temps pour lever les freins aux mobilités de cadres
Les recrutements pourraient reprendre, dans un volume de 37 000 à 47 000 embauches, mais les entreprises rencontrent de réelles difficultés à recruter, notamment dans les secteurs à forte valeur ajoutée de type communication, ingénierie, banque-assurance. Pour les TPE, seules 5% envisagent aujourd’hui un recrutement.
Parallèlement, les jeunes diplômés sont dans une situation critique. La CFDT Cadres rappelle que le doublon recruter-former en situation de travail permet de lever ces freins. Les modalités nouvelles de formation (type AFEST) ou d’engagements dans l’emploi (type VTE) pourraient être davantage utilisées. Pour faire face à la crise sanitaire sur l’emploi des cadres, de nouvelles formes de 1er emploi existent. C’est l’occasion de les démultiplier.
L’APEC s’est mobilisée, dès les premiers jours de septembre pour lancer une opération 1er emploi, permettant d’accueillir gratuitement tout jeune diplômé à partir de Bac + 3 qui en fait la demande dans un parcours d’accompagnement vers son premier emploi. Ce dispositif est très volontariste de la part de l’APEC puisqu’elle double le nombre de jeunes accueillis par rapport aux années précédentes. Le gouvernement, dans son plan de relance 1 jeune 1 emploi a abondé le dispositif pour permettre à 13 000 jeunes supplémentaires d’en profiter.
L’APEC est en mesure, par son observatoire de l’emploi, d’éclairer sur le contexte local et d’aider à anticiper sur les recrutements.
L’état du marché de l’emploi exige une attention renforcée sur la qualité de l’accompagnement des salariés. Les formes innovantes d’accès à l’emploi sont des opportunités qu’ils convient de valoriser dès le 4e trimestre 2020.
+ d'infos
Entre 170 000 et 200 000 recrutements de cadres attendus en 2020, une baisse historique (apec.fr)
Intentions de recrutement et de mobilité des cadres - Baromètre du 4e trimestre 2020 (apec.fr)