L’emploi cadre est stable
Au moins 163 500 embauches cadres attendues cette année, soit autant qu'en 2013.
La très légère amélioration du marché de l’emploi cadres se confirme. Alors que le rythme de destruction ralentit graduellement, pour l’Apec, le volume des recrutements de cadres devrait atteindre le même niveau en 2014 qu'en 2013. Selon le bilan dressé par les entreprises, ce sont 163 500 à 171 200 embauches de cadres qui seraient réalisées sur l’ensemble de l’année, ‘’dans un contexte où la conjoncture économique est restée incertaine, et où les départs à la retraite ont été moins importants que prévus’’. La prévision était fiable l’année dernière : lorsque l’Apec les avait interrogées 2012, les entreprises envisageaient d’embaucher entre 162 000 et 178 000 cadres (le bilan pour 2013 s'établit à 163 400, soit dans le bas de la fourchette, soit 10% de moins qu’en 2012). À noter que sans la promotion au passage cadres, on perdrait des emplois cadres (plus de 35 000 créations de postes et 48 000 passages cadres en 2012). En 2013, en fourchette haute, ce serait 14 700 créations avec environ 43 400 promotions.) Cette promotion semble être impactée par la crise et est encore en diminution.
Les jeunes et les séniors demeurent défavorisés
Les entreprises prévoient de recruter cette année entre 33 600 et 38 100 débutants ce qui serait une baisse de 9% en hypothèse basse. Les cadres ayant acquis une expérience de moins de 10 ans resteraient les plus courtisés, ce aux dépens des cadres expérimentés (15 ans à 20 ans d’expérience). Un chiffre à comparer avec celui des 80 000 à 100 000 jeunes environ cherchant activement un emploi. En 2013, il y a eu 37 100 recrutements de jeunes diplômés comme cadres. On estime à 25 000 entrants dans la fonction publique, autant prennent un emploi de non-cadre (ou sans emploi).
Sans surprise, c’est le secteur des services qui serait le plus porteur, concentrant à lui seul 7 embauches sur 10 : activités informatiques et télécommunication, ingénierie-recherche et développement, activités juridiques comptables-conseil et gestion des entreprises. Trois fonctions devraient concentrer la grande majorité des embauches. Il s’agit de la fonction commerciale (qui avait baissé de 10% en 2013), la fonction informatique (après une baisse sensible de 15%) et la fonction études, recherche et développement (qui avait également baissé de 10%). Pour la CFDT Cadres, cela semble de bon augure, ces fonctions étant très sensibles à la conjoncture. Les régions les plus optimistes en matière de recrutement de cadres sont l’Ile-de-France, la région Champagne-Ardenne et la Bourgogne. Celles les moins bien orientées sont la Haute-Normandie, l’Auvergne et la Bretagne. Le recrutement en Île-de-France, là où la population cadres est importante est significatif après une baisse de 8% en 2012.
La CFDT Cadres souligne que le diplôme reste un rempart contre le chômage, surtout si l'on regarde la situation à trois ou cinq ans. 84% des diplômés de 2008 sont aujourd’hui en emploi (ce qui ne signifient pas qu’ils soient cadres en CDI). Rappelons également que la situation des cadres seniors est alarmante (*), surtout si l'on considère le nombre de demandeurs cadres non indemnisés par l'Unedic : ils sont 156 000 indemnisés sur les 299 300 inscrits (catégories A, B et C, déc. 2013). Les autres sont soit en fin de droits, soit n'ont pas de droit au chômage (issus de la fonction publique, par exemple). À noter aussi que l'optimisme des cadres ne progresse pas ! La CFDT Cadres espère, comme l'Apec, que les entreprises seront comme en 2010 un peu plus confiantes en cours d'année pour basculer dans l'hypothèse haute ! Un scénario dépendant des investissements et de l’engagement. Voilà qui est au cœur du pacte de responsabilité.