Le pacte de responsabilité concerne tous les acteurs
Les syndicats doivent aussi prendre et assumer leurs responsabilités.
Le dernier baromètre Cevipof de la confiance politique pointe clairement la chute d’image des institutions, qu’il s’agisse des partis politiques, du pouvoir ou des organisations syndicales. Nous ne sommes pas épargnés, comme si nous étions dans le même bateau. L’Etat n’a pas le monopole de cette responsabilité de restauration de la confiance. Le patronat a aussi une lourde responsabilité dans cette affaire. Que fait-il, que dit-il pour inspirer la confiance ? Comment a t’il joué le jeu des contreparties des aides publiques pour créer des emplois ces dernières années ? Nous devons également être exigeant sur ce que nous attendons du patronat pour renforcer le dialogue social, innover, développer les stratégies de filières d’activités porteuses. La baisse des coûts, certes, mais sans oublier la compétitivité hors coûts. La CFDT met en avant l’impératif d’un nouveau modèle de développement, d’un nouveau modèle de management et d’une économie de la qualité. Les aides publiques devraient être mieux ciblées pour restaurer les marges des entreprises qui en ont le plus besoin, en particulier les TPE et PME. Elles ont vocation à devenir des entreprises de taille intermédiaire. Il faut éviter l’effet d’aubaine pour les grandes entreprises qui dégagent déjà de très gros bénéfices. Le pacte de responsabilité concerne ainsi tous les acteurs.
Le syndicalisme ne peut pas être un seul observateur d’un mano à mano entre l’Etat et le patronat. Son rôle de contrôleur des contreparties en emplois des aides accordées, du donnant-donnant, en quelque sorte, est important. Cela ne suffit pas. Il doit être exigent sur les conditions du développement et de la croissance. La responsabilité du syndicalisme est aussi interpelée dans ce pacte. Nous devons être force d’innovation et de propositions. Les syndicats sont aussi au pied du mur, comme l’a souligné Laurent Berger. Ils doivent aussi prendre et assumer leurs responsabilités, nous en sommes encore loin aujourd’hui. La mise en œuvre effective des accords compétitivité emploi, qualité de vie au travail et formation professionnelles, constitue dès à présent une épreuve de vérité de la responsabilité des acteurs dans un tel pacte.