L'accompagnement, un besoin primordial
Une expérimentation auprès de jeunes qui, malgré leur diplôme, rencontrent des difficultés à l’entrée dans la vie active.
Faut-il conditionner l’aide financière à la recherche d’emploi ou renforcer l’accompagnement ? Une expérimentation penche pour la deuxième solution. Un ‘’revenu contractualisé d’autonomie pour les jeunes diplômés’’ (RCA-JD) a été proposé en 2012 à 500 jeunes de moins de 24 ans, titulaires d’au moins une licence et inscrits à Pôle emploi depuis plus de 6 mois et ne bénéficiant d’aucune indemnité. Parmi eux, 276 volontaires ont été accompagnés par l’Apec. Pour 89 % des jeunes, cet accompagnement a joué un rôle important dans la décision de signer, plus que l’allocation (83 % des réponses). ‘’La plupart des bénéficiaires déclarent qu’ils auraient suivi l’accompagnement de la même manière sans allocation’’ souligne l’étude conclusive du Cereq.
L’accompagnement répond donc à une attente forte des jeunes. Ceux-ci décrivent en effet plusieurs mois de recherche infructueuse après la fin de leurs études, une situation difficile à vivre pour beaucoup. Ils racontent trouver peu d’offres correspondant à leur projet professionnel, quel que soit leur niveau d’études ou la spécialité de leur diplôme. ‘’Ils ont l’impression de ne pas correspondre aux profils recherchés par les entreprises, notamment en termes d’expérience. Parfois, du fait d’une formation inachevée, ils ne possèdent pas le niveau de qualification demandé par les employeurs, ou détiennent un diplôme qui ne prépare pas à une insertion directe sur le marché du travail. L’absence de projet professionnel clairement défini est également mise en avant par quelques-uns, qui se retrouvent ainsi perdus au moment de rechercher un emploi’’.
Enfin, cet accompagnement renforcé vient combler des manques dans l’offre du service public de l’emploi. A qui le confier ? ‘’Dans le paysage des services de l’emploi et au regard des spécificités fortes de ce public très diplômé, l’intervention de l’Apec est apparue pertinente. Elle l’est d’autant plus aujourd’hui : via l’accord national interprofessionnel du 12 juillet 2011, l’État et les partenaires sociaux ont redéfini les missions de service public de l’Apec’’ rappelle le Cereq. La sécurisation des parcours professionnels des jeunes diplômés issus de l’enseignement supérieur, à côté de celle des cadres, est désormais un enjeu majeur. A commander : le guide CFDT Cadres pour les jeunes diplômés.
Si l’accompagnement renforcé est soutenu depuis longtemps par la CFDT depuis le PARE, la question est comment pérenniser ce qui marche ? L’Apec poursuit son action en direction des jeunes diplômés et l'intégration d'une partie de ces jeunes en accompagnement standard est possible. Les outils expérimentés doivent trouver leur place dans l’offre de service pérenne de l’Apec. Enfin, l’expérimentation doit porter demain sur d’autre publics en prenant en compte notamment l'allongement de la vie au travail.