Vie syndicale

Au-delà des crises économiques et politiques, ma conviction est que nous vivons une profonde crise de la responsabilité. Entre ceux qui ne prennent pas ou jamais leur responsabilité, ceux qui ne les assument jamais, ceux qui ne s’engagent jamais et n’ont donc jamais à rendre compte, comment ne pas parler de crise de l’engagement ? Assumer ses responsabilités, garder une ligne cohérente de bout en bout dans une négociation, c’est que fait la CFDT. Mais cela est peu valorisé, cela n’est pas toujours récompensé. A l’inverse, ne pas s’engager, ne pas assumer, ne nuit pas à l’image des organisations, si on en croit les derniers sondages... La responsabilité est également celle du politique qui continue de faire croire que la croissance va revenir sous peu... Un Exécutif qui donne l’illusion d’un mieux sur l’emploi… comme s’il avait une prise réelle sur l’emploi. Au mieux, il peut s’engager sur des politiques favorisant l’emploi mais il ne détient pas la clé du travail dans les entreprises. A fortiori dans les petites et les moyennes, là où se joue aussi l’avenir de l’emploi en France.

L’impulsion d’un élan en faveur de l’emploi relève aussi de la responsabilité des partenaires sociaux et de la qualité du dialogue social dans les entreprises. De ce point de vue, la négociation sur la qualité de vie au travail devrait être un levier pour remettre le travail, l’activité, la compétence et la qualité de vie au travail au cœur des questions d’emploi. La posture des organisations patronales et du Medef, en pleine crise de succession, ne favorise guère cet élan si nécessaire. La responsabilité, c’est aussi celle des négociateurs sur les retraites complémentaires. Il faut ici féliciter l’équipe CFDT qui a su faire preuve de cohérence de bout en bout et d’une grande… responsabilité. On évoque souvent à la CFDT le rassemblement des organisations syndicales autour d’un pôle réformiste. Il me semble que le plus urgent aujourd’hui est de rassembler autour d’un pôle responsable.

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