Stress des cadres, soigner le travail
C’est dans la proximité, dans les collectifs de travail que les solutions pour améliorer le bien-être et l’efficacité peuvent être trouvées.
« Un état de stress survient lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face [...] Le stress n’est pas une maladie mais une exposition prolongée au stress peut réduire l’efficacité au travail et peut causer des problèmes de santé [...] Le stress lié au travail peut être provoqué par différents facteurs tels que le contenu et l’organisation du travail, l’environnement de travail, une mauvaise communication, etc. » (Accord national interprofessionnel du 2 juillet 2008 signé par toutes les organisations syndicales).
Ce sont les organisations qui n’ont plus de ressources pour répondre à l’exigence des salariés de faire un travail de qualité. C’est le travail et les organisations qu’il faut soigner. Les situations graves de stress, voire les situations de mal-être extrême, montrent que le passage vers des situations dramatiques pour les salariés et pour l’entreprise est rapidement possible. On voit bien le coût, en termes d’efficacité, de mauvaises relations dans l’entreprise ou d’une ambiance générale détériorée. La prévention est donc nécessaire.
Côté employeur, les engagements insuffisants
Renforcement des mesures de gestion du stress, accompagnement des personnes, formation des managers… : les réponses des employeurs sont insuffisantes. La CFDT Cadres déplore que les individus soient la seule cible des mesures. Les employeurs ne remettent pas en cause des systèmes de gestion et de pilotage ou de management qui engendrent les tensions au travail, au point de rendre la souffrance insupportable. La suppression des postes de cadres intermédiaires a pour conséquence la disparition des amortisseurs psycho-sociaux et de toute possibilité de capture de signaux de détresse, aussi faibles soient-ils. Le choix délibéré du flux tendu a pour conséquence la suppression de toute marge de manoeuvre - en matière d’organisation - pour les salariés et leur hiérarchie directe.
La CFDT Cadres demande que les managers disposent d’un droit d’alerte en matière d’organisation du travail pour prévenir les risques psycho-sociaux. Elle dénonce le choix délibéré de l’individualisation à outrance, par tableaux de bord interposés et omniprésents, qui a renforcé l’isolement des salariés. Il n’y a plus de lieu pour dire le travail et le mal-être au travail. Quand les personnes souffrent dans le monde du travail, ce sont aussi les organisations qu’il faut soigner.