Salaire et participation

Salaire : une exigence de reconnaissance

04 mai 2011

Les salaires des cadres ne sont plus à la hauteur des engagements. Les augmentations sont rares et les rémunérations varient sans aucune règle.


Obsédées par le contrôle de la masse salariale, les entreprises et les administrations ne s’engagent plus sur l’avenir. Les salaires ne sont plus fixés en fonction de la contribution des cadres et de leurs équipes mais de la rentabilité attendue , toujours plus élevée, et du pilotage financier, toujours plus strict. L’opacité et l’ampleur des rémunérations patronales illustre le véritable fossé qui s’est creusé entre cadres et dirigeants.

 

La rentabilité du capital a pris le pas sur la reconnaissance du travail

Il y a peu d’augmentations collectives. Les variables et primes sont aléatoires. L’entretien annuel est souvent décevant : difficile d’y parler moyens pour atteindre les objectifs fixés, difficile d’y parler rémunération comme juste reconnaissance des efforts accomplis. Dans le même temps, les entreprises veulent conserver les meilleurs et ne pas désespérer les équipes. Elles élargissent la palette des formes de rétribution… Des mesures séduisantes pour les salariés, mais qui ne constituent pas pour autant une véritable politique salariale. La part variable demeure trop importante.

Pour la CFDT Cadres, tous les périphériques au salaire doivent être négociés pour éviter les évolutions «à la tête du client». Les critères d’individualisation et les règles d’attribution doivent être sérieusement débattus. La CFDT Cadres demande des augmentations collectives et des individuelles négociées : transparence, définition des règles, équité dans la distribution et possibilité de recours. L’enjeu est également à redonner du contenu aux négociations annuelles obligatoires (NAO).

Dans les Fonctions publiques, une majorité de cadres juge injustifié le gel du point d’indice au regard du travail et de l’investissement fournis. L’enjeu de l’introduction d’une part variable liée au mérite suscite de vives réactions. Beaucoup dénoncent l’insuffisance de la rémunération de base au profit d’une part de plus en plus excessive et opaque des primes. Tous souhaitent que l’augmentation de la part variable de la rémunération soit accompagnée d’un dispositif d’encadrement rigoureux et fiable. Si actuellement de nombreux signes d’un réel malaise sont constatés par les cadres dans les Fonctions publiques, ce malaise se reflète avec la même acuité dans la question des salaires, une nette majorité d’entre eux déclare en effet pouvoir gagner davantage dans le secteur privé à responsabilité équivalente.

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