Les négociations salariales entre tension et déception
Au-delà de la prime de mille euros... débattre du partage de la valeur ajoutée.
Les négociations salariales 2011 se sont ouvertes dans un climat tendu et beaucoup d’entre elles se sont bouclées sous le signe de la rigueur. Les motifs de blocage des salaires ont été foison. Plusieurs branches ont annoncés des augmentations minimales, voire nulles. Côté Fonction publique, rien dans les annonces du Ministre ne peut répondre aux revendications pour l’amélioration du pouvoir d’achat de tous les agents, cadres compris ; ce sont quelques 5,3 millions de fonctionnaires dont les traitements seront gelés pour la deuxième année consécutive au nom de la rigueur budgétaire. C’est le sens de la journée de mobilisation du 31 mai 2011.
L’annonce présidentielle d’imposer aux entreprises de plus de 50 salariés le versement chaque année d’une prime obligatoire à leurs employés, si elles augmentent leurs dividendes, vient compliquer un peu plus le paysage salarial. Cette prime risque d’empêcher des augmentations de salaires et de diviser les salariés. François Chérèque a qualifié d’erreur le principe d’une prime obligatoire dans les grandes entreprises, en affirmant qu’elle diviserait les salariés, limiterait les salaires, tout en étant un cadeau au patronat.
Il est temps de rénover la négociation annuelle obligatoire (NAO). Celle-ci doit devenir un lieu de débat, notamment au regard du renouvellement des formes de rémunération. L’enjeu est le partage de la valeur ajoutée, qui est la bonne mesure pour évaluer la répartition des richesses entre salariés et actionnaires.