Revue Cadres n°450-451. Gouverner, diriger, manager

Octobre 2012

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Jean-Philippe Robé

La place de la grande entreprise dans la mondialisation. Un processus de constitutionnalisation

La période de crise que nous traversons peut être l’occasion de réformer l’économie en entamant un processus de constitutionnalisation : comme ce fut le cas pour les états à l’époque Moderne, il s’agirait d’imposer aux grandes entreprises le respect des droits fondamentaux qui s’exercent dans l’entreprise sur les individus, et d’envisager divers dispositifs pour les rendre comptables du pouvoir qu’elles exercent. En remettant l’entreprise au coeur de la réflexion sur la structuration réelle de l’économie et du système de pouvoir, on remettrait à sa place le système financier et on engloberait les grandes entreprises dans un système de pouvoir-monde.


Kevin Levillain

La flexible purpose corporation. Un petit pas pour le juriste, un grand pas pour l’entreprise ?
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Les entreprises classiques peuvent-elles échapper à l’emprise des actionnaires financiers ? Pour que ce soit possible, la Californie reconnaît en droit depuis janvier 2012 une nouvelle forme de société à but lucratif : la flexible purpose corporation. A la différence d’une entreprise classique, elle ajoute dans ses statuts un autre objectif que celui du profit. Une telle disposition permet de protéger les dirigeants qui souhaitent exercer une mission sociale ou environnementale, sans pour autant les dégager du contrôle des actionnaires. Avec ce type d’entreprises, il devient possible de réconcilier les intérêts des actionnaires avec ceux du collectif formant l’entreprise et d’ancrer dans les fondements mêmes de l’entreprise le principe de responsabilité sociale.


Focus. Le paritarisme dans un groupe de protection sociale.


L’exemple du groupe Apicil


Fabien Hildwein

La cogestion allemande. Un révélateur des structures du capitalisme allemand > Télécharger l'article

Après la seconde guerre mondiale, dans le contexte géopolitique de la guerre Froide, toute une série de lois met en place la cogestion en Allemagne. Cette cogestion couvre deux réalités. La cogestion d’établissement offre une grande place aux syndicats dans la gestion des questions sociales ; elle fait consensus, à la différence de la cogestion d’entreprise, accusée, entre autres, de leur donner un trop grand pouvoir. La cogestion allemande va à l’encontre du paradigme capitaliste selon lequel seuls les propriétaires du capital peuvent légitimement prendre des décisions pour l’entreprise qu’ils possèdent. Aujourd’hui, alors que l’économie allemande se porte mieux que les autres économies européennes, cet exemple mérite tout particulièrement d’être évoqué.


Philippe Frémeaux

Les entreprises de l’économie sociale et solidaire. Une alternative ? > Télécharger l'article

Le type d’entreprise a-t-il une influence déterminante sur les pratiques managériales ? L’exemple des organisations de l’économie sociale et solidaire (ESS) est riche d’enseignements, car ces entreprises n’ont pas pour but de maximiser les profits et d’enrichir les actionnaires, mais au contraire de répondre aux besoins des adhérents. Pourtant, à l’exception des Scop, qui rassemblent seulement 40 000 des 2 300 000 salariés employés dans l’économie solidaire, la grande majorité des organisations de l’ESS ne se différencie guère du reste des entreprises sur le plan du rapport salarial. Ce qui compte surtout, c’est le secteur d’activité, action sociale et sanitaire, banques et assurances, culture, loisirs, éducation, auquel appartient l’entreprise.


Xavier Leflaive

Refonder le management. Un projet de société > Télécharger l'article

Les cadres juridiques et formels de l’entreprise ont certes une certaine prise sur les pratiques de gestion quotidiennes. Mais il ne faut pas les surévaluer. les pratiques de gestion dépendent aussi, et peut-être même surtout, de l’image collective que nous nous faisons des entreprises. Si l’on veut réellement refonder le management, il faut amorcer un débat collectif et constructif pour donner leur chance aux méthodes alternatives de management. La capacité d’intervention des managers qui souhaitent utiliser des méthodes de gestion plus réalistes en sortirait renforcée.


Jean-Paul Bouchet

Le rôle du manager. La finalité de l’entreprise en question > Télécharger l'article

La question du type d’entreprise (société classique, entreprise de l’économie sociale et solidaire, flexible purpose corporation...) ne peut pas tout régler. Pour permettre aux managers de bien faire leur travail et de tenir leur rôle, ce qui est au coeur de nos préoccupations à la CFDT Cadres, il faut s’interroger sur la finalité de l’entreprise et l’engagement de l’ensemble des acteurs vers un but commun : la préservation de l’entreprise. Il ne s’agit rien moins que de refaire entreprise en mettant face à face la direction, les managers de proximité et l’ensemble des salariés. Dans cette réflexion sur ce qui fait la cohésion de l’entreprise, le syndicalisme cadre, en étant une force de proposition et d’accompagnement, occupe une place de choix.


Vincent Cristallini

L’encadrement en entreprise. L’habileté managériale en question


Bernard Jarry-Lacombe

Performance et management. Il est temps de se remettre en cause > Télécharger l'article


Jean-Claude Barboul

Maintenir les seniors dans l’emploi. Le modèle finlandais


Jean-Marie Bergère

Coopérer au travail. Compte rendu d’un séminaire de l’Observatoire des Cadres


Notes de lecture