Septembre 2011
L'édito > Télécharger l'article
Entretien avec Olivier Favereau et Armand Hatchuel
Management et financiarisation. Des entreprises « déformées » > Télécharger l'article
La « grande déformation » de l’entreprise, engagée il y a trente ans avec la financiarisation de l’économie, a eu des répercussions immenses sur le management. Ce mouvement a engendré une tendance à l’individualisation des salaires et une décomposition de l’entreprise, alors que l’efficacité vient essentiellement de la coopération. Plus globalement, il a occulté la relation manager-salarié au profit de la relation actionnaire-manager. Mais cette déformation ne s’explique, ni se justifie en droit. Il faut donc inventer aujourd’hui une nouvelle forme politique et juridique pour faire fonctionner l’entreprise. Le manager pourrait alors retrouver sa place entière à l’intérieur de l’entreprise, les rapports entre les actionnaires et l’entreprise étant préalablement redéfinis. Plusieurs mesures concrètes pourraient être adoptées. Un titre liquide ne devrait pas donner les mêmes droits qu’un titre qui engage les actionnaires sur plusieurs années. Il faudrait aussi exercer un contrôle social sur les stocks options et rendre effective la lutte contre les paradis fiscaux.
Jean-Paul Bouchet
La taille de l’entreprise. Un déterminant fort des pratiques managériales > Télécharger l'article
Outre la forme politique et juridique de l’entreprise, il existe d’autres éléments déterminants dans les pratiques managériales. La taille de l’entreprise en fait partie. Selon la taille de l’entreprise, la nature de son activité, de ses clients et fournisseurs, les marges de manoeuvre du manager varient beaucoup. Pour schématiser, plus l’entreprise est grosse, plus le lieu de la décision est lointain et moins le manager dispose de marges pour agir, à l’exception toutefois de ce qui se passe dans les très petites entreprises, où les managers, souvent Sommaire 4 seuls, agissent dans le but unique de faire survivre l’entreprise. 35 années de vie professionnelle permettent d’approcher ces réalités très différentes en termes de pratiques managériales. Dans cet article, Jean-Paul Bouchet revient sur un parcours professionnel riche, véritable support de son action syndicale auprès des managers.
Entretien avec Dominique Olivier
Le sauvetage de l’usine Bosch de Vénissieux. Récit d’une aventure managériale
Pour mieux comprendre ce qui influence les pratiques managériales, il est aussi intéressant de se pencher sur la question de la culture d’entreprise. L’exemple du sauvetage de l’usine Bosch de Vénissieux en 2009 permet d’aborder ces questions. Lorsque l’usine devait fermer et conduire au chômage 600 personnes, les managers et les syndicats ont pu bénéficier de temps et d’une marge de manoeuvre réelle. Bosch est une entreprise allemande, habituée au dialogue social, c’est une fondation et non une entreprise cotée en bourse, et l’usine de Vénissieux était reconnue dans tout le groupe pour la qualité de ses productions. Ces éléments peuvent expliquer la réussite de ce sauvetage industriel, dans lequel la CFDT a joué un rôle essentiel.
Jean-Michel Saussois
Les cadres et l’indigestion. Une courte histoire managériale
Abordons maintenant la question des théories managériales. Lorqu’elles se transforment en dogmes, elles ont fréquemment des conséquences néfastes sur le travail et le quotidien des managers. Un bon exemple est le chemin pris par la « théorie de l’agence ». Le cadre des années 50 était classiquement un homme de l’organisation, fidèle toute sa vie active à la même entreprise. Ce modèle a pris fin dans les années 70, lorsque cette « théorie de l’agence », qui offre une place de choix aux actionnaires, est devenue dominante, ouvrant la voie aux excès des pratiques gestionnaires et au nomadisme des cadres. Cette courte histoire managériale aborde la question de la « grande déformation de l’entreprise » en expliquant les différences profondes qui séparent le cadre des Trente Glorieuses du manager contemporain.
Annie Chemla-Lafay
La Lean administration. Un choix managérial dangereux > Télécharger l'article
Le Lean management a le vent en poupe dans l’administration française, invitée à passer sans plus tarder à la Lean administration, ou administration « agile », « mince », alors que dans le privé, ses principaux instigateurs, comme Toyota, l’ont abandonnée voici près de 15 ans ; cette méthode de management s’étant révélée inefficace et néfaste pour la santé des salariés. Faire toujours plus vite avec des moyens réduits, subir sans cesse le contrôle du travail par les indicateurs, autant de facteurs qui créeront de la souffrance au travail.
Bernard Jarry-Lacombe
Pour un renouveau du management de proximité. En cohérence avec ses convictions et ses valeurs
Que peut proposer le syndicalisme pour rendre le management plus humain ? La CFDT Cadres a lancé un groupe de travail sur le management, plus spécialement consacré aux managers de proximité. Ni bourreaux, ni victimes, comme certains aimeraient parfois le faire croire, ces derniers n’ont pas un rôle facile. Ils sont des rouages, témoins et acteurs des fortes évolutions des attentes des salariés, du travail et du management. Ils sont à la croisée du métier, du management et de la gestion des ressources humaines. Autant de difficultés qu’un bon outillage syndical peut aider à surmonter, en créant les conditions d’exercice d’une responsabilité professionnelle qui permettrait aux managers de bien faire leur travail, et donc de mieux vivre leur travail au quotidien.
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Journal
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Dino Ragazzo. Gestion des polarités. Dilemmes et paradoxes
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Pascal Ronzon. La santé au travail. Un axe de prévention global
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Pierre Boisard. Le travail à coeur ouvert. Un manque préoccupant de ressources organisationnelles
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Monique Boutrand. L’égalisation des salaires des hommes et des femmes. Vers une autre voie
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Notes de lecture